*TOTEM 
figurant un personnage debout.




Debout frontalement sur sa base, notr…
Description

*TOTEM

figurant un personnage debout. Debout frontalement sur sa base, notre gardien adopte l’attitude figée propre à la statuaire Chimú. Ce hiératisme conventionnel est accentué par le style anguleux des traits du visage et du corps qui constituent également une caractéristique des représentations de l’ancien Pérou. À première vue, il tient dans ses mains ce qui pourrait être une flûte connue sous le nom de QUENA, à moins qu’il ne s’agisse d’un KÉRO, un récipient utilisé lors des rituels et cérémonies. La schématisation de l’objet empêchant de pouvoir trancher avec certitude, les deux hypothèses sont généralement admises. Coiffé d’un haut bonnet quadrangulaire, au sommet plat, la tête est particulièrement importante. S’il se dégage une harmonie générale de cette sculpture, les proportions de cet homme avantagent clairement cette partie du corps, qui mesure à elle-seule l’équivalent du buste et des jambes. Au niveau du front, caché par cet imposant couvre-chef, deux ressauts horizontaux identifient une courte frange. Le visage dessine un ovale parfait et ses traits se résument à l’essentiel, sans intention naturaliste. Le contour des yeux en amande est simplement gravé. Légèrement asymétriques, ces yeux sont placés assez haut sous le front et accolés au nez, accentuant ainsi la surface des joues et des tempes. Large et saillant, ce nez est le seul relief qui anime réellement ce faciès impassible. De sa base, partent deux lignes fines et obliques. Descendant jusqu’à la mâchoire, celles-ci forment visuellement un triangle dans lequel s’inscrit une bouche discrète, à peine entrouverte, qui semble souffler. Les oreilles sont placées assez bas, sur le même axe que la bouche, et se résument à deux excroissances en demi-lune. Le cou de notre homme est entièrement occupé par un large collier serré, ressemblant à une collerette et dégageant bien la tête du reste du corps. S’en suivent des épaules angulaires et des bras rectilignes solidaires du buste. L’artiste n’a pas donné de relief aux biceps mais il a en revanche fait ressortir les avant-bras, repliés en position oblique sur le torse, ainsi que les mains jointes et l’objet cylindrique qu’elles tiennent bien droit dans l’axe du corps. Les doigts sont longs et larges, disposés symétriquement de part et d’autre de la jointure des mains, et leur extrémité est tronquée nette. Bois Chimu, Pérou, 1100 – 1470 après J.-C. 54 x 15 cm Provenance : - Ancienne collection du Docteur Guy Dulon, Paris, depuis 1968 - Collection de M. Jean Benoit (sculpteur proche d’André Breton), Paris Oeuvres comparatives : - Totem Chimu, MET, Metropolitan Museum of Art, New York - Totem Chimu, Brooklyn Museum, New York Ce magnifique personnage est un chef d’œuvre de l’art Chimú. Ce grand peuple exerça son hégémonie sur la côte nord du Pérou du Xe siècle environ jusqu’à la conquête Inca (1470). L’épicentre de son royaume était Chan-Chan, immense cité fortifiée, construite en adobe1, la plus grande agglomération d’Amérique du Sud à l’époque. Les artisans Chimú affectionnaient le bois avec lequel ils produisirent de nombreux objets précieux. Si la plupart de ces pièces ont disparu, le climat sec du désert côtier du Pérou a miraculeusement sauvé une partie de leurs œuvres, aujourd’hui conservées dans de grands musées et des collections privées. La taille importante de cette sculpture et le socle sur lequel elle repose indiquent qu’il s’agit d’un totem. Ce type de statues étaient généralement installées aux abords des résidences et des tombes de l’élite Chimú ainsi qu’à l’entrée des enceintes sacrées. Sculptées sur un pieu ou un long poteau (absent ici), elles étaient plantées profondément dans le sol sablonneux et veillaient, telles d’impressionnantes sentinelles, sur les lieux occupés par la caste des puissants et sur leurs sépultures. De nombreuses sculptures en bois attribuées aux cultures pré-inca adoptent la posture de notre personnage, les mains jointes sur le ventre, tenant un kéro, un gobelet contenant des breuvages rituels, tels que la chicha, un alcool de maïs fermenté consommé depuis la nuit des temps. La présentation du Kéro semble donc un thème central dans l’iconographie de l’ancien Pérou et pourrait constituer un moment-clé des évenements religieux et politiques. Il se peut également que l’objet tenu par notre personnage soit une flûte typique des Andes, connue sous le nom de quena. L'origine de cet instrument est très ancienne. Un exemplaire aurait été retrouvé en Argentine, datant de 2130 avant J.C. Au Pérou, on le retrouve avec certitude dans les vestiges de la plupar

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