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GEORGES ROUAULT (1871-1958)

VIEIL ORIENT, 1945-1946

Huile sur papier mar…
Description

GEORGES ROUAULT (1871-1958) VIEIL ORIENT, 1945-1946 Huile sur papier marouflé sur toile Signée en bas à gauche Oil on paper laid on canvas; signed lower left 33,5 X 31 CM • 13 1/4 X 12 1/4 IN. PROVENANCE Collection Robert B. and Béatrice C. Mayer, États-Unis. Vente, Paris, Me Étienne Libert, 1975. Collection particulière, France. Puis par descendance à l'actuel propriétaire. BIBLIOGRAPHIE Isabelle Rouault, Rouault l'œuvre peint, volume II, Éditions Sauret, Monte-Carlo : 1988, n° 2192bis, p. 201 (reproduit en noir et blanc). À partir de 1906 Rouault s’intéresse à la céramique dans l’atelier d’André Metthey à Asnières. Il y fait la rencontre du célèbre marchand Ambroise Vollard, ayant déjà sous sa coupe Renoir, Cézanne ou encore Picasso. Vollard lui propose très vite un contrat d’exclusivité, pour ses œuvres en faïences, que Rouault refuse. Ce n’est qu’en 1913, après s’être rapproché de l’artiste, que Vollard obtient de lui acheter l’intégralité de son atelier : 770 œuvres, dont certaines encore inachevées. Ils seront liés par cette exclusivité pendant plus de vingt-cinq ans. Rouault et Vollard entretiennent une relation de confiance, ils s’entraident notamment pour préserver de nombreuses œuvres pendant la Grande Guerre. À partir de 1925, l’artiste accepte d’établir son atelier au dernier étage de l’hôtel particulier de Vollard, rue Martignac, une façon pour le marchand de garder un œil sur le rendement du peintre. Rouault travaillera jour et nuit pour honorer les commandes et terminer ses peintures. Les années suivantes sont marquées par la reconnaissance et le succès de Rouault en France et aux États-Unis où Pierre Matisse devient son représentant, les expositions se succèdent. Mais le peintre vit mal la pression entrainée par la multiplication des commandes et sa relation avec Vollard se détériore, le marchand en demande trop. Tout s’arrête brusquement le 22 juillet 1939, quand Ambroise Vollard disparaît dans un accident de voiture. Le 1er septembre, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Affecté par le décès de son marchand, il se sentira néanmoins libéré de l’obligation de livrer à temps les nombreuses commandes imposées par Vollard. Le peintre souhaite désormais se consacrer à un sujet qu’il n’a pas encore exploré : le paysage. Très vite, il se trouve rattrapé par les héritiers de Vollard qui ont mis sous scellés son atelier pour conserver la propriété des centaines d’œuvres qui s’y trouvent. Non seulement Rouault est privé de son atelier, mais il découvre en 1942 qu’une de ses toiles inachevées est présentée aux enchères. Il décide alors d’attaquer les héritiers pour récupérer la propriété de sa production. En 1947, il sortira gagnant de ces années difficiles, dans une lettre adressée à son ami Jacques Maritain : "que de temps de perdu du 1939 à 1946 et chez À Vollard aussi, que de temps de perdu… un temps précieux, surtout à mon âge, avec les héritiers présomptueux pour des chicanes odieuses" (lettre du 15 janvier 46 / sur l’art et sur la vie, p. 173) Laissant ces démêlés derrière lui et se tournant vers son succès outre Atlantique pendant la guerre, Rouault reprend son œuvre et se consacre enfin à la peinture de paysage. L’œuvre que nous présentons, Vieil orient, datée 1945-1946, fait partie de ces toiles débutées vers 1930 et condamnées à l’attente durant des années. Mais en 1945, Me Decaux, administrateur séquestre du procès, restitue douze de ces peintures à l’artiste afin qu’il les achève et les signe. "[…] Sa dernière grande période, celle des paysages légendaires ou bibliques. Les tons chauds, le rouge, l’orange, le jaune, s’imposent. Un calme intense, une sérénité paisible se dégage des scènes. Ces paysages sont presque tous animés par des voyageurs, des marginaux, bateliers, errants ou fugitifs qui, parfois, rencontrent le Christ. […] Le recours fréquent dans les inachevés aux cernes noirs, telles des abréviations linéaires, renforce leur effet décoratif, tout en séparant les surfaces colorées à la façon de plombs de vitraux. Apprenti verrier dans sa jeunesse, Rouault semble ne pas avoir oublié ses premières sources d'inspirations. […] Une volonté de stylisation ornementale se révèle en particulier après 1930, les corps de femmes ondulent en courbes serpentines, s’entrelacent comme des arabesques vivantes et parfois se muent en femmes-amphores." Au fil des années Rouault intensifie la palette de ses tableaux, "mais aussi leur texture, la matière picturale de ses toiles devenant (…) plus empâtée, plus épaisse. Sur ses toiles posées à plat devant lui, le peintre applique les couches les unes après les autres les travaille tel un sculpteur ou un artisan." Angelina Lampe.

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GEORGES ROUAULT (1871-1958) VIEIL ORIENT, 1945-1946 Huile sur papier marouflé sur toile Signée en bas à gauche Oil on paper laid on canvas; signed lower left 33,5 X 31 CM • 13 1/4 X 12 1/4 IN. PROVENANCE Collection Robert B. and Béatrice C. Mayer, États-Unis. Vente, Paris, Me Étienne Libert, 1975. Collection particulière, France. Puis par descendance à l'actuel propriétaire. BIBLIOGRAPHIE Isabelle Rouault, Rouault l'œuvre peint, volume II, Éditions Sauret, Monte-Carlo : 1988, n° 2192bis, p. 201 (reproduit en noir et blanc). À partir de 1906 Rouault s’intéresse à la céramique dans l’atelier d’André Metthey à Asnières. Il y fait la rencontre du célèbre marchand Ambroise Vollard, ayant déjà sous sa coupe Renoir, Cézanne ou encore Picasso. Vollard lui propose très vite un contrat d’exclusivité, pour ses œuvres en faïences, que Rouault refuse. Ce n’est qu’en 1913, après s’être rapproché de l’artiste, que Vollard obtient de lui acheter l’intégralité de son atelier : 770 œuvres, dont certaines encore inachevées. Ils seront liés par cette exclusivité pendant plus de vingt-cinq ans. Rouault et Vollard entretiennent une relation de confiance, ils s’entraident notamment pour préserver de nombreuses œuvres pendant la Grande Guerre. À partir de 1925, l’artiste accepte d’établir son atelier au dernier étage de l’hôtel particulier de Vollard, rue Martignac, une façon pour le marchand de garder un œil sur le rendement du peintre. Rouault travaillera jour et nuit pour honorer les commandes et terminer ses peintures. Les années suivantes sont marquées par la reconnaissance et le succès de Rouault en France et aux États-Unis où Pierre Matisse devient son représentant, les expositions se succèdent. Mais le peintre vit mal la pression entrainée par la multiplication des commandes et sa relation avec Vollard se détériore, le marchand en demande trop. Tout s’arrête brusquement le 22 juillet 1939, quand Ambroise Vollard disparaît dans un accident de voiture. Le 1er septembre, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Affecté par le décès de son marchand, il se sentira néanmoins libéré de l’obligation de livrer à temps les nombreuses commandes imposées par Vollard. Le peintre souhaite désormais se consacrer à un sujet qu’il n’a pas encore exploré : le paysage. Très vite, il se trouve rattrapé par les héritiers de Vollard qui ont mis sous scellés son atelier pour conserver la propriété des centaines d’œuvres qui s’y trouvent. Non seulement Rouault est privé de son atelier, mais il découvre en 1942 qu’une de ses toiles inachevées est présentée aux enchères. Il décide alors d’attaquer les héritiers pour récupérer la propriété de sa production. En 1947, il sortira gagnant de ces années difficiles, dans une lettre adressée à son ami Jacques Maritain : "que de temps de perdu du 1939 à 1946 et chez À Vollard aussi, que de temps de perdu… un temps précieux, surtout à mon âge, avec les héritiers présomptueux pour des chicanes odieuses" (lettre du 15 janvier 46 / sur l’art et sur la vie, p. 173) Laissant ces démêlés derrière lui et se tournant vers son succès outre Atlantique pendant la guerre, Rouault reprend son œuvre et se consacre enfin à la peinture de paysage. L’œuvre que nous présentons, Vieil orient, datée 1945-1946, fait partie de ces toiles débutées vers 1930 et condamnées à l’attente durant des années. Mais en 1945, Me Decaux, administrateur séquestre du procès, restitue douze de ces peintures à l’artiste afin qu’il les achève et les signe. "[…] Sa dernière grande période, celle des paysages légendaires ou bibliques. Les tons chauds, le rouge, l’orange, le jaune, s’imposent. Un calme intense, une sérénité paisible se dégage des scènes. Ces paysages sont presque tous animés par des voyageurs, des marginaux, bateliers, errants ou fugitifs qui, parfois, rencontrent le Christ. […] Le recours fréquent dans les inachevés aux cernes noirs, telles des abréviations linéaires, renforce leur effet décoratif, tout en séparant les surfaces colorées à la façon de plombs de vitraux. Apprenti verrier dans sa jeunesse, Rouault semble ne pas avoir oublié ses premières sources d'inspirations. […] Une volonté de stylisation ornementale se révèle en particulier après 1930, les corps de femmes ondulent en courbes serpentines, s’entrelacent comme des arabesques vivantes et parfois se muent en femmes-amphores." Au fil des années Rouault intensifie la palette de ses tableaux, "mais aussi leur texture, la matière picturale de ses toiles devenant (…) plus empâtée, plus épaisse. Sur ses toiles posées à plat devant lui, le peintre applique les couches les unes après les autres les travaille tel un sculpteur ou un artisan." Angelina Lampe.

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