DAGUERRE - Pieters II BRUEGHEL aux enchères !

mardi 28 mars 2023
Mardi 28 mars, les collectionneurs de tableaux anciens auront les yeux rivés sur la vente de Dessins, Tableaux & Autographes de la maison Daguerre.
Les écoles du nord représentées par Pieter Brueghel II dit le Jeune (c.1564-1637-38) et Jacob Adriaensz Backer (1607/08-1651), peintre et dessinateur néerlandais du siècle d'or, figureront parmi les lots les plus attendus de la vacation.

Pieter Brueghel II dit le Jeune comptera parmi les représentants de l’école flamande avec une grande toile représentant Le paiement de la dîme. Cette œuvre de grand format, redécouverte lors d’un inventaire d’une maison familiale, est resté conservée dans la même famille depuis les années 1900.
Pieter Brueghel II est issu d'une famille d'artistes. Fils aîné de Pierre Brueghel le vieux dit l'Ancien, et frère de Jan Brueghel, dit de Velours, les deux frères orphelins sont recueillis à Anvers par leur grand-mère Mayken Verhulst, elle-même peintre de miniatures et veuve de Pieter Coecke van Aelst. Le peintre va ensuite compléter sa formation chez le paysagiste Gillis van Coninxloo. Il est reçu à la Guilde de Saint-Luc d'Anvers, mentionné comme maître indépendant dans le registre des années 1584-1585. Surnommé "Brueghel d’Enfer" à cause d’un de ses thèmes favoris : les incendies, le peintre s'inscrit dans la lignée de son père, en créant des œuvres du même style mais aussi en copiant ses toiles, à la demande des collectionneurs. On dénombre ainsi treize tableaux, excellentes copies des oeuvres originales. L'artiste conserve toute sa vie le style du réalisme flamand comme on peut le voir avec le tableau Le paiement de la dîme qui sera mis en vente le 28 mars.
Pieter Bruegel II reprend ici un sujet populaire traité par ses contemporains, probablement une critique de l’occupation espagnole à travers la collecte des impôts. Le personnage principal assis derrière son bureau porte un calot ecclésiastique qui nous indique qu’il vient collecter la dîme, un impôt servant à la construction des églises et à faire œuvre missionnaire. Cet impôt instauré par les carolingiens était payé par tout le peuple mais les taxes sur les populations les plus pauvres étaient très lourdes. Une injustice qu’à probablement cherché à retranscrire l’artiste en représentant des paysans timides, apportant leurs seules richesses : poules, œufs, raisins, face à un collecteur d’impôts sévère, au physique rappelant celui des Habsbourg et notamment Philippe II mort en 1598.
Une trentaine de versions autographes, signées ou non, intitulées Le Paiement de la dîme, ou parfois L'Avocat des paysans, nous sont parvenues et plusieurs sont aujourd’hui conservées dans de prestigieuses collections muséales. Ce tableau exceptionnel par ses dimensions, se distingue comme étant l'une des plus grandes compositions connue du peintre. Le format habituel varie entre entre 55 et 75 cm de hauteur pour une largeur de 100 à 120 cm tandis que celui-ci atteint les 112 cm de hauteur pour 184 cm de largeur. Seule une autre version présente des dimensions similaires, elle est mentionnée par Georges Marlier dans la collection Surati à Milan avant 1937, puis dans une collection particulière belge en 1984 .
Les différentes représentations de ce sujet ont connu quelques évolutions. Les premières versions entre 1615 et 1617 sont caractérisées par les cordes tressées visibles sur le mur du fond et le personnage le plus à gauche vêtu de manches grises ou claires. Après cette date, le peintre remplace les cordes par un drap sombre couvrant le mur tandis que le personnage à gauche voit ses manches devenir rouges. Ces éléments nous permettent de situer cette œuvre avant 1618.


 
Pierre BRUEGHEL II (1564 -1636)
Le paiement de la dîme
Toile.
112 x 184 cm
Estimation : 600 000 - 800 000 €


 
Figureront également au catalogue, une paire de portraits d'un couple réalisés par Jacob Adriaensz BACKER. Contemporain et proche de Rembrandt, les deux peintres sont membres de l'Église mennonite. Fondée par le réformateur Menno Simons (1496-1561), prêtre de l'Église catholique en Frise, celui-ci refuse le baptême des jeunes enfant mais reste fidèle à l'Écriture. Les membres de cette Église s'engagent à une mutuelle assistance et un mode de vie simple, sans tenue vestimentaire ostentatoire ni bijoux. Ces deux portraits, par leur sobriété et la rigueur qui en émane, laissent à penser que les modèles sont des membres de cette congrégation de l'assemblée du Waterland.
Jacob Backer, élevé dans le quartier des mennonites et formé par des maîtres prédicateurs, travaille tout naturellement pour cette communauté. Rivale de Rembrandt avec qui il partage ses modèles et sa clientèle, il se rapproche du maître dans le traitement de la composition, le réalisme de ces portraits et les jeux de monochromes gris et noirs. Le Rijksmuseum possède ainsi deux portraits du prédicateur mennonite Johannes Wtenbogaert, l'un réalisé par Rembrandt en 1633 et l'autre Jacob Adriaensz. Backer en 1638.

 
 

Jacob Adriaensz BACKER (1607/08-1651)
Portrait d'homme en buste, Portrait de dame en buste, 1637
Paire de panneaux de chêne ovales. Le premier porte à gauche l'inscription AET. 56, le second daté 1637 porte à droite l'inscription AET. 53.
Au dos, une étiquette mentionnant le nom d'un collectionneur Mme Becue.
91 x 66 cm
Cadres en bois sculpté d'époque Louis XVI à vue ovale.
Provenance : selon la tradition familiale, collection Jean Louis Gérard (1760-1792), armateur à Lorient, puis par descendance.
Estimation : 60 000 - 80 000 €

 

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Daguerre

Autographes, dessins, tableaux anciens

Vente : mardi 28 mars 2023
Salle 4 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Daguerre
Tél. 01 45 63 02 60