ART RUSSE

Mercredi 22 et jeudi 23 mai 2013 - Drouot Richelieu
Coutau-Bégarie
Les 22 et 23 mai prochains, la Maison de Ventes Coutau-Bégarie convie les amateurs à une vacation consacrée à l’art russe, qui offrira un riche panel des techniques et savoir-faire qui se sont exprimés en Russie du XVIIIe siècle jusqu’à la révolution de 1917, que ce soit dans les icônes et tableaux, dans le travail des métaux précieux, de la porcelaine, en art populaire…

En vedette, deux toiles du Maître Ivan Constantinovitch AIVAZOVSKI (1817-1900) marqueront les enchères.

Artiste russe très prisé, Aïvazovski est un peintre de marines, auteur d’environ six mille tableaux, exécutés de mémoire. Il considérait que « le pinceau ne peut saisir le mouvement des éléments naturels. Il est, en effet, inconcevable de peindre un éclair, une rafale de vent ou l’éclaboussement d’une vague dans la nature ». Ses œuvres traitent la mer sous différents aspects : c’est tantôt un élément naturel débridé qui brutalise l’homme, tantôt une étendue pacifiée qui symbolise un rêve romantique.

La plus importante œuvre proposée, signée en bas à droite et datée « 1880 », bénéficie d’une estimation de 400 000 à 600 000 €. Sous la probable influence des écrivains russes qu'il côtoyait, une tendance au réalisme apparaît dans les tableaux d’Aïvazovski mais sans altérer la dimension poétique mise en exergue dans Bord de mer la nuit avec caravane.

Bateau dans la tempête est légèrement antérieur puisqu’exécuté en 1870 ; cette huile sur toile de format plus petit, provenant d’une ancienne collection de la côte d’Azur et conservée dans la descendance depuis trois générations, devrait susciter une adjudication autour de 80 000 / 100 000 €.

Une grande partie du programme sera bien sûr consacrée à l’orfèvrerie, dans laquelle, par tradition, les russes ont excellé. Au cours du XIXe siècle, Sazikov, Khlebnikov et surtout Fabergé créent de grands ateliers (« fabriques ») spécialisés dans le travail des métaux précieux et ouvrent des succursales partout en Russie. Parallèlement, les orfèvres de Moscou, de Kiev, de Saint-Pétersbourg, qui travaillaient isolément, se réunissent en artels (associations).. Beaucoup d’articles de l’orfèvrerie russe, chaînes, salières, kovchs… étaient revendus par leur intermédiaire sur le territoire national, en Amérique et en Europe – à Londres tout comme à Paris.

Parmi les pièces représentatives de ce travail d’excellence :

- une belle Stopa de mariage en argent à décor appliqué de 54 pièces de monnaies et pièces commémoratives en argent dont une pièce en or de deux roubles datant de 1720 au profil de Pierre Le Grand. La prise du couvercle est ornée d’une médaille figurant un profil de l’impératrice Catherine II datant de 1774, les autres pièces représentant les souverains russes de 1721 à 1844. Provenant de l’ancienne collection du violoniste Mstidlav Rostropovitch  et de son épouse, cette pièce fut achetée par l’actuel propriétaire aux enfants du couple.  (65 000 / 80 000 €) ;

- un important Kovsh d’honneur en argent, à décor Art Nouveau, serti de six importants cabochons par Igor CHERYARTOFF. La face principale est ornée d’une plaque polychrome émaillée figurant le Tsar Alexis Mikhaïlovitch (1629-1676) accueillant sa jeune fiancé, d’après l’œuvre de Constantin Makovsky peinte en 1887. Poinçon titre : 84, Moscou, 1908-1917. (50 000/60 000 €) ;

- une importante soupière en argent de forme ovale, ornée d’un riche décor ciselé, sur lequel sont appliquées la couronne impériale de Russie et une couronne princière allemande. Au regard de sa qualité d’exécution, due à GRATCHEV, et de son importance, il est possible qu’il s’agisse d’un cadeau de mariage offert à l’occasion du mariage du futur tsar Nicolas II avec la princesse Alix de Hess et du Rhin en 1894. Poinçon titre : 84, Saint-Pétersbourg, Gratchev, avant 1899. ( 30 000 / 50 000 €) ;

- un tankard (chope couverte) en argent et vermeil à décor repoussé représentant le Kremlin de Moscou, gravé d’une dédicace en caractères cyrilliques, datée d’avril 1914.Travail russe, poinçon titre : 84, Saint-Pétersbourg, avant 1899. (10 000 / 15 000 €).

- pour finir, par KHLEBNIKOFF, une charmante petite boîte à cigares en forme d’Isba en vermeil, entièrement ciselée à décor en trompe-l’œil. (4 000 / 6 000 €).

À noter également au chapitre de la porcelaine, une paire de tasse « militaires » et leurs soucoupes de la manufacture impériale de Saint-Pétersbourg. De forme « litron », à décor  polychrome de scènes figurant des soldats de l’Armée Impériale dans des cartouches, entourés de trois aigles impériales des Romanoff.  Ces tasses faisaient certainement partie d’un cabaret unique, dont plusieurs pièces sont connues, vraisemblablement commandé par Paul Ier en vue d’un présent militaire. (15 000/20 000 €)

 

Vente aux enchères publiques - Drouot Richelieu - salle 4 :

Mercredi 22 et jeudi 23 mai 2013 à 14 h

Expositions publiques :

Mardi 21 mai 2013 : 11h-18h

Mercredi 22 mai 2013 : 11h-12h

Jeudi 23 mai 2013 : 11h-12h

 

 



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