JEAN-MARC DELVAUX - Plus d'1M€ pour l'ancienne Collection Stéphane Faniel
mardi 29 mars 2022Expert : Marie de Noblet
Le 29 mars dernier, la maison Jean-Marc Delvaux a présenté un ensemble de pièces d'orfèvrerie, instruments de mesure, objets de vitrine et de curiosité provenant de l'ancienne Collection Stéphane FANIEL (1909-1978). Les collectionneurs ont manifesté un tel intérêt que la vente totalise 1 002 240 €*, avec 97% de lots vendus.
Le parcours professionnel et les inclinations esthétiques de Stéphane Faniel l'avaient naturellement porté à collectionner l’orfèvrerie et les objets de vitrine. Il était en effet directeur artistique chez Christofle, maison pour laquelle il dessina, au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, des modèles d’avant-garde en argent massif. Il collabora également en tant que spécialiste de l’orfèvrerie à la revue Connaissance des Arts, qui lui confia notamment la direction de la célèbre collection Le XVIIe, Le XVIIIe et Le XIXe siècle français. Sa passion le conduisit à rassembler un corpus d’exception, conseillé par son ami l’expert Roger DECHAUT, disparu l’an dernier. Pour preuve, plusieurs des pièces de la collection FANIEL ont figuré dans l’exposition de référence Three Centuries of French Domestic Silver présentée au Metropolitan Museum à New York en 1960.
Le clou de la vente était un « carré » en vermeil, important par sa taille et son poids de plus trois kilos. Due à la virtuosité de Robert Joseph AUGUSTE, Paris, 1777-1778, cette boîte destinée à contenir peignes et brosses a probablement fait partie d’une toilette composée de nombreuses pièces, à l’instar de celle de même modèle ayant figuré dans l’exposition new-yorkaise Three Centuries of French Domestic Silver. Estimée entre 25 000 et 30 000 €, cet ultime témoin du raffinement du XVIIIe siècle a changé de collection pour 249 600 €*.
Très rare également, la charmante tabatière en forme d’huître en argent par le Maître orfèvre Bernard BELLAVOINE, Blois, vers 1775, a éveillé l'intérêt de nombreux collectionneurs au cours des journées d'exposition précédant la vente. Estimée entre 15 000 et 20 000 €, la coquille au traitement naturaliste, agrémentée de petits coquillages et d'algues, a été acquise 115 200 €*. Celle-ci s’ajoute aux deux autres exemplaires exécutés par Bellavoine parmi les quelques tabatières connues de ce type. Dans le même esprit, la verseuse dite « marabout », dont le couvercle s’orne d’un décor de lézard, coquillage, algues et serpent, a été vendue 10 240 €* (estimation initiale : 3 000 - 4 000 €).
Parmi les objets en vermeil le catalogue comptait deux chopes réalisées à Augsbourg vers 1660, l’une d’elle à décor cynégétique ayant fait partie, selon une tradition orale, des anciennes collections Elie et Salomon de ROTSCHILD. Entièrement en vermeil et estimée entre 6 000 et 8 000 € (illustrée ci-dessous) la chope a finalement été acquise 26 880 €*. Mais plus précieux encore, un rare gobelet en vermeil à décor laqué d’un paysage chinois par Jacques TROUVÉ, Paris, 1686-1687, dont un modèle similaire est conservé au musée du Louvre, a vu son estimation largement dépassée : de 5 000 à 8 000 €, le gobelet a atteint 166 400 €*.
* montants frais inclus
