BINOCHE ET GIQUELLO - Livres & Manuscrits

mardi 22 mars 2022

Mardi 22 mars, la traditionnelle vente importante de Livres & Manuscrits de la maison Binoche et Giquello a remporté un franc succès, notamment portée par un livre d'heures du XVe siècle à l'usage de Paris, vendu 63 700 €*.

[MANUSCRIT]. [HEURES].
Livre d'heures (à l'usage de Paris)
En latin, manuscrit enluminé sur parchemin
France, Paris, vers 1460
Avec 10 grandes miniatures et 1 initiale historiée attribuables à un suiveur de Maître François (François Le Barbier père, «enlumineur et historieur», documenté de 1455 à 1472). 176 ff., précédés d'un feuillet de parchemin, suivis d'un feuillet réglé de parchemin, manque 3 feuillets dont deux avec miniatures (miniature de la Crucifixion pour les Heures de la Croix, entre les ff.

Les grandes miniatures de ces Heures sont attribuables à un artiste proche suiveur de Maître François, enlumineur actif à Paris vers 1460-1480. Son corpus fut regroupé autour d'un exemplaire de la Cité de Dieu, BnF, fr. 18-19, identifié avec un manuscrit décrit comme oeuvre du «pictor Franciscus», dans une lettre datée de 1473 de Robert Gaguin à Charles de Gaucourt, son destinataire. Dans un article récent, Mathieu Deldicque l'identifie à «l'enlumineur et historieur» parisien François Le Barbier père, mentionné dans les sources entre 1455 et 1472 et le distingue de François Le Barbier fils, attesté à partir de 1478 jusqu'à sa mort en 1501 et identifié au Maître de Jacques de Besançon.
Reliure :
Magnifique reliure parisienne, provenant de l'atelier identifié par J. Guignard : «Atelier des reliures de Louis XII» puis renommé «Louis XII-Francis I Bindery» par Needham.
Elle est à rapprocher de celle reproduite dans P. Needham, Twelve Centuries of Bookbindings (New York, 1979), no. 40 : «Gold-tooled binding from the ‘Louis XII-François I' bindery, 1521-1522». Ces reliures appartiennent à un groupe dont Emile Dacier a recensé quelques treize témoins, puis Jacques Guignard a augmenté ce décompte à trente-cinq reliures connues. Dacier a d'abord cru que cet atelier de reliure était installé à Blois, au service de la cour de Louis XII, puis Guignard place le lieu d'activité de l'atelier plutôt à Paris, ce que défend aussi Nixon. Il a été suggéré que cet atelier appartenait à l'imprimeur Simon Vostre, libraire-juré de l'Université de Paris : «From documentary evidence, we know that he possessed a well-equipped bindery, and the date of his death, 1521, seems to accord well with the apparent cessation of the ‘Louis XII-François I' shop» (Needham, 1979, p. 137). Il est intéressant de noter que la composition figurant les Instruments de la Passion sur un écu surmonté d'un cimier et du coq et associé à l'inscription «Redemptoris mundi arma» est trouvée sous forme de gravure sur bois dans un certain nombre d'éditions parisiennes associées à la libraire-imprimeur Yolande Bonhomme, veuve de Thielman Kerver, utilisée comme marque typographique en fin de volume (voir par exemple une édition de Ludolphe de Saxe, Vita Christi..., Paris, Veuve Thielman Kerver, 1539 avec ce bois imprimé au verso du dernier feuillet). Cette composition fut aussi utilisée dans des reliures associées au libraire, imprimeur et relieur anglais
 
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