ADER – La collection d’orfèvrerie de Marcel Sztejnberg

jeudi 04 février 2021

Experts : Claire Badillet, Édouard de Sevin, Nicolas Filatoff

Jeudi 4 février 2021, la maison Ader dispensera une exceptionnelle collection d’orfèvrerie française. L’ensemble, constitué par le collectionneur polonais Marcel Sztejnberg depuis 1970, réunit 142 objets d’usage quotidien datant des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.


Marcel Sztejnberg, ancien commerçant dans la mode, se passionne pour l’orfèvrerie à sa retraite en 1970. Dès lors, il accumule des centaines d’objets, toujours à la recherche des plus belles pièces à ajouter à sa collection. Aujourd’hui, à 84 ans, l’amoureux de l’argenterie française ne se sépare que d’une infime partie de son abondante collection, sur les conseils de ses fils.

C’est sans doute l’étude des nombreux poinçons et armoiries qui nourrit son enthousiasme depuis plus de 40 ans.

A partir du XIIIe siècle, les corporations d’orfèvres régissaient leur travail par un système de poinçons indiquant la date et le lieu de fabrication, la matière de l’objet et son poids. Depuis le XVIIIe siècle, le travail des orfèvres en France est réglementé par le Roi. Afin de garantir la qualité des objets et de s’acquitter des droits fiscaux, les orfèvres se rendent dans les grandes villes les plus proches, pour faire poinçonner leur travail.  Ainsi, la provenance et la date de fabrication sont gravées dans les objets et la fraude est évitée.

L’une des pièces phares de cette vente est une paire de bougeoirs en argent d’une hauteur de 17 cm, réalisée en 1672.
 



 

PARIS 1687 - 1688
Paire de bougeoirs en argent fondu.

Maître orfèvre : Nicolas DELAUNAY, reçu en 1672 - son deuxième poinçon de 1680.
Estimation : 35 000 - 40 000 €

 

Estimée entre 35 000 et 40 000 €, cette paire de bougeoirs en argent fondu est une œuvre de Nicolas DELAUNAY. Connu comme l’un des principaux fournisseurs de la couronne sous le règne de Louis XIV, il termina les vases et le mobilier commandé à Claude Ballin par Versailles sous le règne de Louis XIV.

Il ne reste plus que cinq objets de Nicolas Delaunay répertoriés à ce jour dans des collections publiques.



Au XVIIIe siècle, l’orfèvrerie a tendance à se raréfier sans toutefois échapper aux modes comme en témoigne une cafetière en argent de forme balustre proposée dans cette vacation (estimation : 1 200 - 1 800 €). L’objet repose sur trois pieds patin surmontés d’une double coquille. Il s’agit de l’une des premières cafetières fabriquées en France, lorsque le café est importé en Europe aux alentours de 1600. Le corps est gravé de la lettre M encadrée de fleurs, et le bec verseur composé à la base de feuilles lancéolées, caractéristiques du style baroque. 

DÔLE 1768
Cafetière en argent.
Maître orfèvre : Étienne-François RENARD, reçu vers 1754.
Estimation : 1 200 - 1 800 €


En 1689, Louis XIV envoie son mobilier d’argent et celui de la bourgeoisie française à la fonte, pour soutenir les efforts de guerre. Transformée en armes ou en monnaie, la majorité des pièces réalisées avant le XVIIIe siècle ont aujourd’hui disparues.

 

Vente aux enchères publique – Drouot – Salle 9
Jeudi 4 février – 14h

Exposition publique – Drouot – Salle 9
Mardi 2 février – 11h/18h
Mercredi 3 février – 11h/18h
Jeudi 4 février – 11h/12h


 


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