Près de 300 000 € pour une broche René Lalique

mercredi 02 décembre 2020

Le 1er et le 2 décembre, la maison de ventes Pescheteau-Badin, en collaboration avec Emeric et Stephen Portier, experts, organisent une vente de bijoux et orfèvrerie. La vente a totalisé un produit vendu de 1 100 545 €* et plus de 90 % des lots ont trouvé preneurs. Il faut dire que plusieurs pièces d'exceptions ont été proposées aux enchères, la plus remarquable est certainement une magnifique broche René LALIQUE (1860-1945), figurant quatre libéllules ornées de diamants et retenant une aigue marine en forme de coussin. Le bijou a été vendu 292 100 €*. (Lot 367).

 
        

René LALIQUE (1860-1945)
Quatre libellules
Importante broche en or jaune figurant quatre libellules.
Les corps sertis de diamants de taille ancienne alternés de lignes d’émail, les ailes émaillées polychrome en plique à jour, également ornées de diamants, les têtes bleu translucide.
Elles retiennent au centre une aigue-marine de forme coussin et une plus importante de forme ovale en pampille. L’épingle en or rose.
Signée sur la tranche de la petite aile droite.
Vers 1900.
Hauteur : 7,48 cm - Largeur : 11,75 cm
Prix réalisé : 292 100 €*

 
     
Cette broche est une parfaite illustration des créations de Lalique au début du XXe siècle. Tout en gardant les sources d’inspiration de l’Art Nouveau que sont la faune et flore, il innove en utilisant des matériaux peu usités pour la bijouterie, à cette époque : l’émail et les pierres fines qu’il agrémente ici avec des diamants. Il crée un bijou unique et iconique.

René Lalique 

Né en 1860, René Lalique entre en apprentissage à seize ans chez un joaillier parisien, avant de partir à Londres suivre des cours. À son retour, il travaille comme dessinateur concepteur indépendant pour de grandes maisons joaillières comme Boucheron, Vever, Cartier, Fouquet.... 

En 1885, il reprend à son compte un atelier à Paris mais il faudra attendre 1895 qu’il soit révélé au grand public au Salon des Artistes Français. La consécration intervient en 1900 avec l’énorme succès de son stand à l’Exposition Universelle.

Il va en effet créer un répertoire de matériaux et de motifs qui lui sont propres et font de ses créations des œuvres uniques, immédiatement reconnaissables. Lalique innove dans son choix des matériaux. René Lalique est également novateur dans la richesse des motifs choisis chers à l’Art Nouveau. La femme, mystérieuse et troublante mutante, parfois inquiétante devient l’un de ses thèmes de prédilection. Doté d’un sens aigu de l’observation doublé d’une imagination fantasque, il s’inspire de la faune et de la flore (iris, orchidées, chauves-souris, cygnes, guêpes et libellules...) avec une précision presque scientifique.

Pour Gallé il sera “ l’inventeur du bijou moderne “, pour Colette “ le Rodin des transparences “.
De nombreuses femmes de la noblesse, de la bourgeoisie et du spectacle portent ses bijoux extraordinaires, telles la marquise Arconati-Visconti, la comtesse de Béarn, Mme Waldeck-Rousseau ou Sarah Bernhardt, pour laquelle il réalise en 1902 un costume de scène pour  la reprise de la pièce Théodora, au théâtre Sarah-Bernhardt.

Lalique fut l’unique artiste moderne dont Calouste Gulbenkian devint le client et l’ami. Ce dernier acquit le fameux Pectoral à la libellule (vers 1897-1898), chef-d’œuvre très admiré à l’Exposition universelle de 1900, qu’il prêta à la tragédienne Sarah Bernhardt. Il renouvelle le vocabulaire des formes de la joaillerie avec une audace inouïe qui ne lui vaudra pas que des admirateurs. Ses créations font l’objet de controverses passionnées, et ce, d’autant plus que son souci de la ligne est bien dans l’esprit de l’Art Nouveau.

Les chimères de Cartier 

Parmi les enchères remarquables figurent également deux bracelets Cartier modèle "Chimère". Les bijoux, dont les extrémités représentent deux têtes de chimères se faisant face, sont entièrement sertis de diamants ronds. Le premier, dont les diamants côtoient des rubis, a été vendu 88 900 €* (lot 352), tandis que le second, orné d'émeraudes pour figurer les yeux de la chimère, a été vendu 111 760 €* (lot 353). 

 
    

CARTIER,
Modèle "Chimère"
Bracelet rigide ouvert et ouvrant en or jaune 750 millièmes entièrement serti de rubis et diamants ronds de taille brillant, les deux extrémités figurant chacune une tête de chimère, les yeux ornés de rubis de forme poire. Signé et numéroté. Travail français vers 1990.
Prix réalisé : 88 900 €*

CARTIER,
Modèle "Chimère"
Bracelet rigide ouvert et ouvrant en or jaune 750 millièmes entièrement serti de diamants ronds de taille brillant de couleur blanche et de couleur fantaisie jaune, les deux extrémités figurant chacune une tête de chimère, les yeux ornés d'émeraudes de forme poire. Signé et numéroté. Travail français vers la fin des années 1980.

Prix réalisé : 111 760 €*


* Frais inclus

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Pescheteau-Badin

[VENTE MAINTENUE EN LIVE ET À HUIS CLOS] Bijoux, orfèvrerie

Vente : mercredi 02 décembre 2020
12, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Pescheteau-Badin
Tél. 01 47 70 50 90