COUTAU-BÉGARIE - Grandes collections privées de la fin du XIXe siècle

mardi 06 octobre 2020

Mardi 6 octobre, aura lieu à Drouot une vente aux enchères de mobilier, tableaux et objets d’art, datés de l’Antiquité au début du XXIe siècle, organisée par la Maison Coutau-Bégarie. D’une tête romane du IIe siècle à une sculpture de Wang Keping datée de 2000, cette vente comprend des objets d’art de toutes époques et spécialités avec deux points communs que sont la rareté et le goût de la délicatesse. Ainsi figurent, entre autres, deux assiettes du XVIe siècle représentant Les Césars à cheval, un ensemble de pièces en porcelaine de Meissen, une œuvre de jeunesse de l’artiste Jean-Léon GERÔME (1824-1904) ou encore une toile de Francis PICABIA (1879-1953) estimée entre 40 000 et 60 000 euros.

 
Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904)
Paestum, Troupeau de buffles, 1851
Huile sur toile, 65 x 81 cm, signée et datée 1851 en bas à gauche
Estimation : 15 000 – 25 000 €


L’un des fleurons de la vente est une toile de Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904). Si l’artiste a bâti son succès autour de ses représentations orientalistes, nous découvrons ici une œuvre de jeunesse, représentant Paestum et un troupeau de buffles. En 1847, Gérôme accompagne son maître, Paul Delaroche, en Italie où il découvre avec enthousiasme l’Antiquité. De retour à Paris, l’artiste présente une toile antiquisante au salon de 1852 — Jeunes grecs faisant se battre des coqs, conservée au musée d’Orsay — et obtient un triomphe. L’œuvre est acclamée par la critique comme une excellente reconstitution archéologique. 

Paestum, Troupeau de buffles, n’était pas apparue sur le marché depuis sa vente en 1900 lors de la disperson de la collection d’Etienne Moreau-Nélaton (1859-1927), important donateur au Louvre, notamment d’œuvres de Corot, Delacroix et d’artistes impressionnistes.

 
      

La technique employée pour l’émail de Limoges apparaît au milieu du XIIe siècle dans la ville éponyme. Après avoir connu un vif succès en Europe occidentale, elle disparaît au milieu du XIVe siècle. Cette technique permet notament la production d’assiettes en émail peint en grisaille sur fond noir, avec des rehauts de couleurs, à l’instar de l’assiette que l’émailleur Pierre REYMOND produit en 1560 représentant Le mois de Février ; issue de la série des Travaux des mois (lot 35, estimation : 5 000 – 6 000 €). 



 
   


D’autres ateliers de production d’émaux font date dans l’Histoire de l’art, tel que celui de la famille Limosin (XVIe – XVIIe siècles). Lors de la vente, deux assiettes inédites attribuées à l’émailleur Jean LIMOSIN (1561-1646) présentant les Césars à cheval seront proposées (lots 37 et 38, estimation : 15 000 - 20 000 € chacune). Ces deux assiettes s’inspirent des gravures de Crispin de Passe l’Ancien (1564-1637) dans la représentation des figures impériales. 

Elles sont issues d’une série de douze. Aujourd’hui, seules deux autres assiettes de la même série sont connues, conservées au musée national de Stockholm, provenant de la collection du roi Charles XV, léguée en 1872. 



 
   
Au début du VIe siècle, la Chine découvre le Kaolin, une matière première en argile blanche très fine, qui permet la production de porcelaine. Au XVIIIe siècle, quand un gisement de Kaolin est enfin découvert en Allemagne, le château de Wettin près de Meissen est désigné comme nouvelle manufacture de porcelaine. Un goût pour l’Orient se manifeste alors dans les productions, avec une fascination pour la Chine impériale, dont la représentation fantasmée s’inspire des récits de voyageurs, d’ambassadeurs, ou de missionnaires. Ces chinoiseries fanstaisistes, se nuancent à la lumière des traditions religieuses et mythologiques de l’Antiquité. De cette manufacture émaneront de nombreux objets, précieux et recherchés, à l’instar d’un ensemble d’assiettes présenté dans cette vente (lot 78, estimation : 8 000 - 12 000 €) et d’un plat creux (lot 47, estimation : 15 000 - 20 000 €), dont l’ornement dit « Salami » est particulièrement rare.


 
      



La vente se poursuit par une collection inédite de piqués napolitains. Boîtes, coupe, étui et coffret à onguent que forment l’ensemble sont attribués à la prodution de la dynastie des Sarao, à Naples au XVIIIe siècle. L’atelier manie l’écaille, l’or et l’argent si délicatement qu’ils déclinent des décors allant du pur « Bérain » jusqu’à un allègement, avec des figures plus importantes sur fond aéré.





 


Pour clore cette vente qui balaie toutes les périodes de l’Antiquité à nos jours, il sera présenté une statue de l’artiste Keping WANG (né en 1949), Petite femme, produite en 2000. Né en Chine en 1949, l’artiste est le co-fondateur de l’un des premiers mouvements artistiques contemporains en Chine, le Groupe Les Étoiles, qui milite pour la liberté de création.











Vente aux enchères publique – Drouot - Salle 1
Mardi 6 octobre – 14h

Exposition publique – Drouot - Salle 1
Samedi 3 octobre - 11h / 18h
Lundi 5 octobre - 11h / 18h
Mardi 6 octobre – 11h / 12h


             
 

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Coutau-Bégarie

Exceptionnelle redécouverte d'une oeuvre perdue de Jean-léon Gérôme,mobilier et objets d'art, Haute Époque

Vente : mardi 06 octobre 2020
Salle 1 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Coutau-Bégarie
Tél. 01.45.56.12.20