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Jacques LINARD Troyes, vers 1597 - Paris, 1645 La belle bouquetière Huile sur toile The beautiful flower maker, oil on canvas, by J. Linard 99 x 133 cm (38,98 x 52,36 in.) Provenance : Chez P. Landry, Paris, en 1962 ; Galerie Pardo, Paris, en 1969 ; Vente anonyme ; Monaco, Christie's, 4 décembre 1992, n° 38 ; Vente anonyme ; Paris, Ader-Picard-Tajan, 28 juin 1993, n° 17 ; Collection particulière, Belgique Expositions : 'Les jardins et les fleurs de Breughel à Bonnard', Paris, galerie Charpentier, 1965, n° 59, une étiquette au verso Bibliographie : Michel Faré, 'La nature morte en France', Genève, 1962, t. II, fig. 35 (comme Louyse Moillon) Michel Faré, 'Le Grand Siècle de la nature morte en France, Le XVIIe siècle', Fribourg, 1974, p. 18-19, repr. coul. Christopher Wright, 'The French painters of the Seventeenth Century', Boston, 1985, p. 222 Commentaire : Jacques Linard, au même titre que ses contemporains Louyse Moillon ou Sébastien Stoskopff, fait partie de ces peintres de nature-morte redécouverts lors de la célèbre exposition de 1934 à l'Orangerie sur " Les peintres de la réalité ". Longtemps sous influence nordique, la nature-morte en France durant la première moitié du XVIIe siècle prend enfin son indépendance stylistique. Considéré alors comme un art mineur dans l'ombre de la prestigieuse peinture d'histoire, mais également du portrait, voire du paysage, ce genre représenta une part substantielle de la production artistique, de vrais techniciens s'adonnant à cette peinture. Certains en devinrent les maîtres, parmi lesquels nous retrouvons Linard. Le catalogue de l'exposition de 1934 s'exonérait de présenter l'artiste, - " Nous n'avons rien trouvé sur ce peintre […] " - mais près d'un siècle plus tard, les historiens de l'art qui se sont profondément intéressés à ce genre et à ces peintres trop peu connus purent établir une biographie consistante. Travaillant à Paris, Jacques Linard reçut le titre de peintre et valet de chambre du roi en 1631, témoignant de sa renommée et de l'estime qu'il suscita de son vivant. Si elle est parfois austère et source de méditation, la nature morte peut également revêtir un caractère ostentatoire. Jacques Linard nous livre ici une œuvre à la fois discrète et démonstrative : discrète, par le délicat doigté de la bouquetière ; et démonstrative, par le bouquet opulent dans lequel cette dernière vient piocher.

paris, France