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Description

Modello en terre cuite d'un jeune homme nu, Narcisse, Apollon ou éphèbe. Il est représenté en très léger contrapposto, les bras levés et croisés au-dessus de sa tête tournée sur la droite. Attribué à l'atelier de Barthélémy Prieur (1536-1611), fin du XVIe siècle Hauteur : 15 cm Soclé (partie inférieure des jambes manquantes) Il s'agit d'une rare terre cuite ayant vraisemblablement servi de modèle pour la réalisation d'un bronze. Identifié par certains comme un personnage de la Mythologie ou plus simplement un éphèbe, ce sujet est connu à une vingtaine d'exemplaires dans différentes tailles, d'une vingtaine à une trentaine de centimètres. Une des plus jolies fontes se trouve à la Wallace Collection dont les dimensions exactes, 21,3 cm en comprenant sa petite terrasse, semblent correspondre à ce modello malheureusement incomplet (inv. S74, fig.a). Outre ces dimensions très voisines, d'autres arguments peuvent être avancés pour conforter le rapprochement de ce modèle en terre cuite avec la statuette de jeune homme attribué à Prieur. Les collections du Louvre possèdent en effet un modèle en terre cuite de la Tireuse d'épines d'un sculpteur contemporain, Ponce Jacquio (actif de 1553 à 1570), que le conservateur du Victoria and Albert Museum de Londres, Anthony Radcliffe a judicieusement mis en relation avec la Tireuse d'épines en bronze de cet auteur conservé dans son musée (fig.b et c). L'usage à la Renaissance de se servir de statuettes en terre cuite pour réaliser des bronzes à la cire perdue est bien attesté dans des documents de l'époque. Ainsi, dans l'inventaire après décès de ce sculpteur français, formé en Italie à l'art du stuc, est cité notamment " une figure de femme en terre couverte de cire [] quatre petits modelles de terres avec un corps de terre cuite ". Quand on sait qu'à l'époque où Ponce Jacquio travaillait à Rome, il côtoyait un jeune sculpteur nommé "Bartholomeo" qui n'était rien d'autre que Barthélémy Prieur, le rapprochement de cette figurine en terre avec le même sujet de Prieur s'impose. Les statuettes en bronze représentant ce Narcisse ou Apollon ont été attribuées très tôt à cet artiste singulier ou à son atelier. Formé en Italie auprès de son compatriote Jacquiot, Prieur revint en France en 1571 avec une réputation de bien maîtriser l'art de la fonte. C'est alors que lui fut confié la réalisation des trois grandes vertus pour le monument funéraire d'Anne de Montmorency. Cependant l'inventaire après décès de sa première épouse en 1583 montre clairement qu'il s'adonnait à la production de petits bronzes, ce dont témoignera sans conteste trois décennies plus tard l'inventaire dressé après sa mort en 1611. On pense que Prieur s'inspira vraisemblablement de l'un des deux célèbres esclaves de Michel-Ange pour la pose alanguie de ce jeune homme nu. Anne de Montmorency ramena en effet d'Italie en 1546 ces sculptures majeures du Maître toscan, aujourd'hui au Louvre, celle de l'Esclave mourant peut en effet y faire penser (inv. MR 1590, fig.d). Une autre hypothèse serait de s'être inspiré d'une statue antique qu'il aurait pu connaître lors de son séjour romain à l'image du Génie du repos éternel, conservé dans le même musée, ayant appartenu aux collections du cardinal Mazarin, dont seule la partie supérieure est authentique (inv.MR 207, fig.e). Ouvrages consultés : - A. Gibbon, Bronzes de Fontainebleau, Ed. Frédéric Birr, 1985, p 54 à 58. - R. Wenley, French Bronzes in the Wallace Collection, Londres, 2002, p 26-27. - Exposition Paris 2008-2009, Bronzes français de la Renaissance au Siècle des lumières, musée du Louvre, cat. G. Bresc-Bautier et G. Scherf sous la dir. de.

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Modello en terre cuite d'un jeune homme nu, Narcisse, Apollon ou éphèbe. Il est représenté en très léger contrapposto, les bras levés et croisés au-dessus de sa tête tournée sur la droite. Attribué à l'atelier de Barthélémy Prieur (1536-1611), fin du XVIe siècle Hauteur : 15 cm Soclé (partie inférieure des jambes manquantes) Il s'agit d'une rare terre cuite ayant vraisemblablement servi de modèle pour la réalisation d'un bronze. Identifié par certains comme un personnage de la Mythologie ou plus simplement un éphèbe, ce sujet est connu à une vingtaine d'exemplaires dans différentes tailles, d'une vingtaine à une trentaine de centimètres. Une des plus jolies fontes se trouve à la Wallace Collection dont les dimensions exactes, 21,3 cm en comprenant sa petite terrasse, semblent correspondre à ce modello malheureusement incomplet (inv. S74, fig.a). Outre ces dimensions très voisines, d'autres arguments peuvent être avancés pour conforter le rapprochement de ce modèle en terre cuite avec la statuette de jeune homme attribué à Prieur. Les collections du Louvre possèdent en effet un modèle en terre cuite de la Tireuse d'épines d'un sculpteur contemporain, Ponce Jacquio (actif de 1553 à 1570), que le conservateur du Victoria and Albert Museum de Londres, Anthony Radcliffe a judicieusement mis en relation avec la Tireuse d'épines en bronze de cet auteur conservé dans son musée (fig.b et c). L'usage à la Renaissance de se servir de statuettes en terre cuite pour réaliser des bronzes à la cire perdue est bien attesté dans des documents de l'époque. Ainsi, dans l'inventaire après décès de ce sculpteur français, formé en Italie à l'art du stuc, est cité notamment " une figure de femme en terre couverte de cire [] quatre petits modelles de terres avec un corps de terre cuite ". Quand on sait qu'à l'époque où Ponce Jacquio travaillait à Rome, il côtoyait un jeune sculpteur nommé "Bartholomeo" qui n'était rien d'autre que Barthélémy Prieur, le rapprochement de cette figurine en terre avec le même sujet de Prieur s'impose. Les statuettes en bronze représentant ce Narcisse ou Apollon ont été attribuées très tôt à cet artiste singulier ou à son atelier. Formé en Italie auprès de son compatriote Jacquiot, Prieur revint en France en 1571 avec une réputation de bien maîtriser l'art de la fonte. C'est alors que lui fut confié la réalisation des trois grandes vertus pour le monument funéraire d'Anne de Montmorency. Cependant l'inventaire après décès de sa première épouse en 1583 montre clairement qu'il s'adonnait à la production de petits bronzes, ce dont témoignera sans conteste trois décennies plus tard l'inventaire dressé après sa mort en 1611. On pense que Prieur s'inspira vraisemblablement de l'un des deux célèbres esclaves de Michel-Ange pour la pose alanguie de ce jeune homme nu. Anne de Montmorency ramena en effet d'Italie en 1546 ces sculptures majeures du Maître toscan, aujourd'hui au Louvre, celle de l'Esclave mourant peut en effet y faire penser (inv. MR 1590, fig.d). Une autre hypothèse serait de s'être inspiré d'une statue antique qu'il aurait pu connaître lors de son séjour romain à l'image du Génie du repos éternel, conservé dans le même musée, ayant appartenu aux collections du cardinal Mazarin, dont seule la partie supérieure est authentique (inv.MR 207, fig.e). Ouvrages consultés : - A. Gibbon, Bronzes de Fontainebleau, Ed. Frédéric Birr, 1985, p 54 à 58. - R. Wenley, French Bronzes in the Wallace Collection, Londres, 2002, p 26-27. - Exposition Paris 2008-2009, Bronzes français de la Renaissance au Siècle des lumières, musée du Louvre, cat. G. Bresc-Bautier et G. Scherf sous la dir. de.

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paris, France
Chauviré & Courant - Enchères Pays de Loire
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Exposition des lots
samedi 23 septembre - 11:00/18:00, Salle 9 - Hôtel Drouot
lundi 25 septembre - 11:00/18:00, Salle 9 - Hôtel Drouot
mardi 26 septembre - 11:00/12:00, Salle 9 - Hôtel Drouot
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