Null CLAUDIUS LINOSSIER (1893-1953) 
Frise de zig-zags
Vase cornet reposant sur …
Description

CLAUDIUS LINOSSIER (1893-1953) Frise de zig-zags Vase cornet reposant sur une base circulaire. Épreuve en dinanderie de cuivre montée au marteau ; la base en fer forgé. Le décor réalisé à la patine au feu et en incrustations d’argent sur fond, également patiné au feu, nuagé rouge, ocre et anthracite. Signé Cl. LINOSSIER et porte le numéro 25 sous la base. Hauteur : 19 cm CLAUDIUS LINOSSIER, UN PEU PLUS QU’UN DINANDIER Domestiquer le feu, tel est le credo et le défi du dinandier moderne, en faire son allié, sa quête de tous les instants. Certains, ils sont rares, sont parvenus à dépasser cette confrontation pour transcender le métal et son expression. Bien sûr, les grands aînés ont ouvert la voie, les Husson, Bonvallet et autre Capon ont su donner à ce métier d’art ses lettres de noblesse. Ils furent rapidement suivis par ceux qui laissèrent leur nom dans l’histoire des arts décoratifs. Ils se nommaient Jean Dunand, maître du métal et de ses effets décoratifs dus aux patines et à l’application de la laque, Paul Mergier, plus décorateur que chercheur, Maurice Daurat, potier d’étain, Gabriel Lacroix, sculpteur du perpétuel défi , Jean Serrière, fi gure de la transition, et bien entendu, Claudius Linossier, artiste à l’univers si personnel. Le monde de Linossier lui appartient et ne ressemble à aucun autre. Il serait bien trop aisé, ici, de s’étendre sur sa parfaite maîtrise du marteau, apprivoisant le cuivre ou le maillechort comme nul autre quand de ses tôles planes émergent de grands vases ovoïdes ou sphériques ou bien des cornets au galbe savant. Même si cette facette de son travail nous émeut, c’est du mystère de ses patines et de ses décors que vient notre fascination pour l’œuvre. Ses rouges profonds ou nuancés, ses anthracites au glacis d’un laque, ses ocre-orange prenant la forme de nuages ont couvert les fonds des œuvres du dinandier et nous ravissent toujours autant l’œil. Le jeu du chalumeau, pour nous bien mystérieux, a révélé ce que nous pourrions supposer être l’âme du métal en évoquant l’éruption d’un volcan bienveillant. Plus encore que ses couvertes au feu, ce sont ses décors qui, lorsque nous y plongeons le regard, nous habitent comme ils ont dû l’habiter. Les grecques, triangles, spirales, carrés, losanges, cercles et autres figures géométriques antiques, traités en argent incrusté, se dressent dans des frises ou des chutes qui parent ses œuvres et viennent s’installer sur ses fonds travaillés au feu. Probablement, ces superpositions, jamais hasardeuses, nous questionnent et nous éblouissent à la fois, elles nous renvoient à un art archaïque mais également à une grande modernité, on y décèle la part de l’ésotérique et du mystique dans l’œuvre, bien inattendue chez ce personnage à l’allure si bonhomme. Les motifs et les agencements décoratifs de Linossier, son façonnage si personnel du métal, nous accompagnent dans un monde nouveau tout en nous reliant aux civilisations anciennes, défi que nombre d’artistes ont tenté de relever sans vraiment y parvenir. Ces aspects si singuliers dans l’œuvre ont laissé une trace unique, c’est indéniable, mais surtout universelle et intemporelle. En effet, outre ses incontestables qualités décoratives, impossible, pour celui qui tient une pièce de Linossier entre les mains, quelle que soit son origine culturelle ou géographique, de ne pas être sensible à cette écriture et de ne pas s’émouvoir sans, souvent, pouvoir la situer dans le temps. Certainement l’histoire personnelle de l’artiste et son parcours sont pour beaucoup dans cet aboutissement et dans le choix du métal comme support de son expression, mais, comme le dinandier garde près de lui les secrets de la maîtrise du feu, les œuvres de Claudius Linossier ne dévoilent que partiellement leur auteur et leur processus demeuré, aujourd’hui encore, une énigme.

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CLAUDIUS LINOSSIER (1893-1953) Frise de zig-zags Vase cornet reposant sur une base circulaire. Épreuve en dinanderie de cuivre montée au marteau ; la base en fer forgé. Le décor réalisé à la patine au feu et en incrustations d’argent sur fond, également patiné au feu, nuagé rouge, ocre et anthracite. Signé Cl. LINOSSIER et porte le numéro 25 sous la base. Hauteur : 19 cm CLAUDIUS LINOSSIER, UN PEU PLUS QU’UN DINANDIER Domestiquer le feu, tel est le credo et le défi du dinandier moderne, en faire son allié, sa quête de tous les instants. Certains, ils sont rares, sont parvenus à dépasser cette confrontation pour transcender le métal et son expression. Bien sûr, les grands aînés ont ouvert la voie, les Husson, Bonvallet et autre Capon ont su donner à ce métier d’art ses lettres de noblesse. Ils furent rapidement suivis par ceux qui laissèrent leur nom dans l’histoire des arts décoratifs. Ils se nommaient Jean Dunand, maître du métal et de ses effets décoratifs dus aux patines et à l’application de la laque, Paul Mergier, plus décorateur que chercheur, Maurice Daurat, potier d’étain, Gabriel Lacroix, sculpteur du perpétuel défi , Jean Serrière, fi gure de la transition, et bien entendu, Claudius Linossier, artiste à l’univers si personnel. Le monde de Linossier lui appartient et ne ressemble à aucun autre. Il serait bien trop aisé, ici, de s’étendre sur sa parfaite maîtrise du marteau, apprivoisant le cuivre ou le maillechort comme nul autre quand de ses tôles planes émergent de grands vases ovoïdes ou sphériques ou bien des cornets au galbe savant. Même si cette facette de son travail nous émeut, c’est du mystère de ses patines et de ses décors que vient notre fascination pour l’œuvre. Ses rouges profonds ou nuancés, ses anthracites au glacis d’un laque, ses ocre-orange prenant la forme de nuages ont couvert les fonds des œuvres du dinandier et nous ravissent toujours autant l’œil. Le jeu du chalumeau, pour nous bien mystérieux, a révélé ce que nous pourrions supposer être l’âme du métal en évoquant l’éruption d’un volcan bienveillant. Plus encore que ses couvertes au feu, ce sont ses décors qui, lorsque nous y plongeons le regard, nous habitent comme ils ont dû l’habiter. Les grecques, triangles, spirales, carrés, losanges, cercles et autres figures géométriques antiques, traités en argent incrusté, se dressent dans des frises ou des chutes qui parent ses œuvres et viennent s’installer sur ses fonds travaillés au feu. Probablement, ces superpositions, jamais hasardeuses, nous questionnent et nous éblouissent à la fois, elles nous renvoient à un art archaïque mais également à une grande modernité, on y décèle la part de l’ésotérique et du mystique dans l’œuvre, bien inattendue chez ce personnage à l’allure si bonhomme. Les motifs et les agencements décoratifs de Linossier, son façonnage si personnel du métal, nous accompagnent dans un monde nouveau tout en nous reliant aux civilisations anciennes, défi que nombre d’artistes ont tenté de relever sans vraiment y parvenir. Ces aspects si singuliers dans l’œuvre ont laissé une trace unique, c’est indéniable, mais surtout universelle et intemporelle. En effet, outre ses incontestables qualités décoratives, impossible, pour celui qui tient une pièce de Linossier entre les mains, quelle que soit son origine culturelle ou géographique, de ne pas être sensible à cette écriture et de ne pas s’émouvoir sans, souvent, pouvoir la situer dans le temps. Certainement l’histoire personnelle de l’artiste et son parcours sont pour beaucoup dans cet aboutissement et dans le choix du métal comme support de son expression, mais, comme le dinandier garde près de lui les secrets de la maîtrise du feu, les œuvres de Claudius Linossier ne dévoilent que partiellement leur auteur et leur processus demeuré, aujourd’hui encore, une énigme.

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