Null ÉMILE GALLÉ (1846-1904)

« N’est sortilège que d’aymer » vers 1884-1889
Trè…
Description

ÉMILE GALLÉ (1846-1904) « N’est sortilège que d’aymer » vers 1884-1889 Très rare vase dit parlant de la série des œuvres traitées dans la veine médiévale. De forme balustre et méplate, à base débordante et au col oblong souligné d’un épais bandeau en ressaut modelé et collé à chaud recevant quatre cabochons rectangulaires, également modelés et collés à chaud. Épreuve en verre fumé brun ; la maxime titre réalisée aux émaux colorés en plein sur le bandeau et sur un fond d’entrelacs émaillés. Le décor double face, illustrant le titre et se présentant dans deux réserves de forme héraldique (ou orientale), est exécuté en gravure, aux émaux polychromes et à l’or ; un cartouche figurant une femme tenant un récipient dont s’échappe un ange aux ailes déployées, l’autre cartouche nous montrant une femme au balcon et son probable prétendant en dessous. Le fond du décor est aux motifs géométriques dans le goût Haute époque gravés à l’acide. Le pourtour de la base est parsemé de rinceaux fleuris, réalisés aux émaux colorés en plein, évoquant un parterre de fleurs. Signé et situé E. GALLÉ Nancy, en gravure sous la base. H. 19,5 cm Provenance : Collection particulière, Puy-de-Dôme. Collections publiques : Musée de l’École de Nancy – Un vase similaire, en verre fumé vert, est conservé dans les collections de cette institution sous le n° d’inventaire 003.0.14. Bibliographie : Collectif – Émile Gallé et le verre - La collection du Musée de l’École de Nancy – Éditions Somogy et Musée de l’École de Nancy, Paris, Nancy, 2014. Modèle similaire, en verre fumé vert, reproduit page 105 (ill. 136). Émile GALLÉ – N’est sortilège que d’aymer – Les contes médiévaux et l’Orient N’est sortilège que d’aimer, annonce la frise couronnant ce vase richement décoré d’Émile Gallé. Aussi, son iconographie nous interroge ; par le truchement des personnages qu’elle figure et des nombreux rinceaux et motifs végétaux qui recouvrent sa surface et par ses courbes aux évocations orientales. Chacune des deux faces semble présenter au spectateur deux scénettes, lesquelles illustrent probablement des aventures puisées dans des contes enchanteurs et/ou dans la littérature ancienne. La première scène montre une femme vêtue d’une longue robe fleurie à la ceinture large et aux manches évasées, elle est chaussée de mules semblables aux poulaines – éléments qui rappellent indéniablement la mode médiévale. Celle-ci tient dans sa main gauche un récipient dont les effluves prennent les traits d’un ange aux ailes déployées, ou d’une autre créature mystique. Le contenu de cette coupe évoque une potion ensorcelante à base de plantes magiques, ayant pour vertu de faire tomber amoureux ceux qui s’en enivrent. La filiation avec les contes aux philtres d’amour légendaires invoque alors les histoires des magiciennes antiques Circé et Simaitha – racontée chez Théocrite – du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ou encore de la légende de Tristan et Yseult. En réponse, la scène de l’autre face est animée de deux personnages ; une femme, vêtue à la manière médiévale, en hauteur et se tenant derrière un balcon ou une balustrade et le personnage qu’elle surplombe, un homme aux habits moyenâgeux et portant une coiffe, paraissant s’adresser à elle, voire la supplier. Cette scène nous renvoie directement à la tragédie de Shakespeare, Roméo et Juliette. Avec un titre évoquant l’amour et la sorcellerie, mais aussi à travers un rapprochement inattendu de deux scènes illustrées inspirées d’écrits anciens distincts et appuyées par des éléments décoratifs aux accents Haute Époque, Émile Gallé explore la littérature et les contes médiévaux à sa manière. Toutefois, certains détails traités dans l’esprit oriental ouvrent la voie à bien des interprétations où les célèbres Mille et Une Nuits pourraient y être convoquées ; cet Orient que Gallé explora, artistiquement parlant, dès 1873 d’après ses propres dires. Expert : Emmanuel EYRAUD

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ÉMILE GALLÉ (1846-1904) « N’est sortilège que d’aymer » vers 1884-1889 Très rare vase dit parlant de la série des œuvres traitées dans la veine médiévale. De forme balustre et méplate, à base débordante et au col oblong souligné d’un épais bandeau en ressaut modelé et collé à chaud recevant quatre cabochons rectangulaires, également modelés et collés à chaud. Épreuve en verre fumé brun ; la maxime titre réalisée aux émaux colorés en plein sur le bandeau et sur un fond d’entrelacs émaillés. Le décor double face, illustrant le titre et se présentant dans deux réserves de forme héraldique (ou orientale), est exécuté en gravure, aux émaux polychromes et à l’or ; un cartouche figurant une femme tenant un récipient dont s’échappe un ange aux ailes déployées, l’autre cartouche nous montrant une femme au balcon et son probable prétendant en dessous. Le fond du décor est aux motifs géométriques dans le goût Haute époque gravés à l’acide. Le pourtour de la base est parsemé de rinceaux fleuris, réalisés aux émaux colorés en plein, évoquant un parterre de fleurs. Signé et situé E. GALLÉ Nancy, en gravure sous la base. H. 19,5 cm Provenance : Collection particulière, Puy-de-Dôme. Collections publiques : Musée de l’École de Nancy – Un vase similaire, en verre fumé vert, est conservé dans les collections de cette institution sous le n° d’inventaire 003.0.14. Bibliographie : Collectif – Émile Gallé et le verre - La collection du Musée de l’École de Nancy – Éditions Somogy et Musée de l’École de Nancy, Paris, Nancy, 2014. Modèle similaire, en verre fumé vert, reproduit page 105 (ill. 136). Émile GALLÉ – N’est sortilège que d’aymer – Les contes médiévaux et l’Orient N’est sortilège que d’aimer, annonce la frise couronnant ce vase richement décoré d’Émile Gallé. Aussi, son iconographie nous interroge ; par le truchement des personnages qu’elle figure et des nombreux rinceaux et motifs végétaux qui recouvrent sa surface et par ses courbes aux évocations orientales. Chacune des deux faces semble présenter au spectateur deux scénettes, lesquelles illustrent probablement des aventures puisées dans des contes enchanteurs et/ou dans la littérature ancienne. La première scène montre une femme vêtue d’une longue robe fleurie à la ceinture large et aux manches évasées, elle est chaussée de mules semblables aux poulaines – éléments qui rappellent indéniablement la mode médiévale. Celle-ci tient dans sa main gauche un récipient dont les effluves prennent les traits d’un ange aux ailes déployées, ou d’une autre créature mystique. Le contenu de cette coupe évoque une potion ensorcelante à base de plantes magiques, ayant pour vertu de faire tomber amoureux ceux qui s’en enivrent. La filiation avec les contes aux philtres d’amour légendaires invoque alors les histoires des magiciennes antiques Circé et Simaitha – racontée chez Théocrite – du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ou encore de la légende de Tristan et Yseult. En réponse, la scène de l’autre face est animée de deux personnages ; une femme, vêtue à la manière médiévale, en hauteur et se tenant derrière un balcon ou une balustrade et le personnage qu’elle surplombe, un homme aux habits moyenâgeux et portant une coiffe, paraissant s’adresser à elle, voire la supplier. Cette scène nous renvoie directement à la tragédie de Shakespeare, Roméo et Juliette. Avec un titre évoquant l’amour et la sorcellerie, mais aussi à travers un rapprochement inattendu de deux scènes illustrées inspirées d’écrits anciens distincts et appuyées par des éléments décoratifs aux accents Haute Époque, Émile Gallé explore la littérature et les contes médiévaux à sa manière. Toutefois, certains détails traités dans l’esprit oriental ouvrent la voie à bien des interprétations où les célèbres Mille et Une Nuits pourraient y être convoquées ; cet Orient que Gallé explora, artistiquement parlant, dès 1873 d’après ses propres dires. Expert : Emmanuel EYRAUD

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