CHINE XVIIe SIÈCLE = Exceptionnelle statue en marbre blanc à patine beige nuancé…
Description

CHINE XVIIe SIÈCLE

= Exceptionnelle statue en marbre blanc à patine beige nuancée de brun, représentant Avalokiteshvara, bodhisattva de la Compassion, connu sous le nom de Guanshiyin («Celui qui perçoit les accents [du monde]»), souvent abrégé en Guanyin. La divinité se tient debout sur une double base lotiforme. Elle tient, dans sa main gauche le long du corps, un vase à eau lustrale tandis qu'elle sert contre son buste avec sa main droite une branche de saule. Elle est vêtue d'un long dhoti retombant sur ses pieds, les épaules couvertes par des rubans flottants. Elle est parée d'un complexe ensemble de bijoux orfévrés et perlés, pendants d'oreilles, pectoral, longs colliers s'entrecroisant au niveau de la taille et retombant jusqu'à ses pieds et ceintures orfévrées. La chevelure, relevée en un haut chignon complexe, est ceinte d'un diadème retenant un voile retombant sur ses épaules et présente trois médaillons ornés de pétales de lotus, celui du centre portant le caractère Fo («Bouddha»). Le visage est plein aux mâchoires carrées, marqué par deux sourcils incisés en arcs de cercle parfaits, les yeux très étirés, la bouche souriante. L'expression bienveillante et pleine de compassion. Le cou au modelé travaillé avec les trois plis de sagesse. Présentée sur un socle quadrangulaire en pierre. H. 128,5 cm - L. 45 cm - P. 20 cm H. avec socle : 146 cm PROVENANCE Collection particulière parisienne de Monsieur L. constituée sur trois générations depuis la fin du XIXe siècle. Au VIe ou Ve siècle avant J.C., Siddhartha Gautama, prince népalais, originaire de Kapilavastu, renonce au monde pour trouver la voie du salut. Après de nombreuses rencontres, il atteindra l'Éveil et la connaissance des « Quatre Nobles Vérités » permettant de trouver la voie à la cessation de la souffrance, vers le nirvana, état ineffable de non-renaissance. Il dispense alors son enseignement à une communauté de fidèles et de moines, qui à son décès, continueront à faire vivre son enseignement et à le diffuser dans toute l'Asie, donnant naissance au bouddhisme. Celui-ci va connaître un important succès en Inde puis se propager dans toute l'Asie via les routes commerciales. Deux grands axes de transmission se dessinent alors, prenant des expressions très différentes. En Asie du Sud-Est, le Theravada où seul le Bouddha est révéré tandis qu'au nord on voit naître les traditions Mahayana et Vajrayana où différents bouddhas côtoient d'innombrables bodhisattvas et autres déités protectrices. Le bouddhisme atteint la Chine aux alentours du IIe siècle avant J.C. via les routes de la soie, par l'intermédiaire des royaumes d'Asie centrale mais il manque de véritable soutien institutionnel pour se développer à grande échelle. Il faut donc attendre le IVe siècle pour que le royaume des Wei (386 - 534) soit le premier à faire du bouddhisme une religion d'État. Les Sui (581 - 619), grands unificateurs de la Chine font faire du bouddhisme une religion éminemment politique, y voyant un moyen d'unifier le territoire et de consolider leur pouvoir. Cette période connaît une intense activité de collecte et de traduction de nouveaux textes, donnant naissance à de nombreux nouveaux courants. On voit également se multiplier monastères, sanctuaires mais également grottes bouddhiques abritant les représentations peintes ou sculptées de cette nouvelle religion. Le bouddhisme chinois prend un essor considérable et sa communauté acquiert une puissance sans précédent. La période du début du VIIe siècle au milieu du IXe siècle est d'ailleurs considérée comme l'âge d'or du bouddhisme en Chine. C'est seulement au milieu du IXe siècle que son développement connaît un coup d'arrêt brutal. L'empereur Wuzong des Tang, fortement hostile aux religions étrangères, interdit le bouddhisme. Il faut attendre l'avènement de la dynastie mongole des Yuan en 1279 pour que le bouddhisme revienne sur le devant de la scène mais sous une autre forme, celle du bouddhisme Vajrayana, originaire du Tibet, et dont l'essor va se poursuivre en Mongolie pendant le règne des Ming, puis en Chine sous les Qing. La présente statue, bien que probablement exécutée au XVIIe siècle, nous ramène aux sources du bouddhisme chinois, dans cette période d'intense activité artistique et intellectuelle que furent les VIe et VIIe siècles en Chine. Le hiératisme de la statue perpétue certains styles des dynasties du Nord mais on sent poindre une orientation vers un réalisme plus prononcé dans le travail du modelé des chairs. L'influence des représentations d'Asie centrale et par extension de la sphère indianisée est encore très prégnante dans cette représentation d'un bodhisattva portant de très nombreuses écharpes et bijoux orfévrés. De même, le traitement de la chevelure en larges mèches, les arcades sourcilières incisées dessinant des arcs de cercle, les yeux fortement bridés, le visage carré rappellent les sculpture des grottes de Dunhuang du début de la période Tang. RAPPORT DE CONDITION Usures, quelques rayures, un fêle sur

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