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Description de l'œuvre

Fabrizio Saracino

Titre : Au revoir, 2023 Technique : Onyx et marbre T aille : 44x39x3 cm – Socle 20x20 cm Les mots de Giscard D'Estaing qui sont traduits en latin et gravés en majuscules sur une dalle d'agate brisée, transforment, ironiquement, l’éphémère déclaration de l'ancien président français en relique imaginaire de l'empire romain. « Gravé dans le marbre » « VERBA VOLANT, SCRIPTA MANENT… mieux vaudrait en effet que certaines paroles poursuivent leur vol et s’abîment dans l’oubli. On pense ainsi aux réparties publiques de nos personnalités politiques. Entre aphorismes et brèves de comptoir, leurs verbatim plus ou moins spontanés, révèlent tout autant qu’ils trahissent. Propres à une époque et à une société, leurs propos, dans leur teneur ou leur ardeur, recouvrent cependant une dimension intemporelle méritant d’être méditée. C’est pourquoi, en scribe témoin de son temps, Fabrizio Saracino a entrepris de conserver la mémoire des mots de nos politiciens en les écrivant dans une langue universelle, le latin, afin qu’ils demeurent. Forçant le trait, il les grave dans le marbre. L’oxymore est total. Tout oppose la matérialité du support à l’évanescence du propos, l’antiquité d’une concrétion millénaire à la fugacité d’un trait, la préciosité du marbre à la trivialité d’une saillie. Promises à l’oubli, ces phrases sont désormais vouées à la postérité. Leur éloquence s’en trouve renforcée, leur pérennité assurée, leur vacuité notifiée. O tempora, o mores ! Que sont les Caton et Cicéron devenus ? La désinvolture le dispute à l’inanité, le péremptoire à la vulgarité. Si la vérité s’en trouve altérée, la référence à l’Antiquité vient ici bousculer les valeurs. Frappé du coin de l’ironie, le propos de l’artiste est de souligner, en creux, l’incurie de la parole politique. En la magnifiant par une graphie latine burinée dans les marbres les plus raffinés, il l’inscrit dans l’Histoire. Plus poétique que politique, l’œuvre de Fabrizio Saracino réside aussi dans la beauté des pierres sélectionnées dont les noms précieux renvoient à autant de couleurs irisées ou moirées. Plus critique qu’historique, son œuvre joue néanmoins avec la notion de monumentalité. Par les dimensions et la nature même du support, il interroge notre rapport à la mémoire et sauve in extremis ces salves d’anthologie d’une damnatio memoriae. » Cyrille Gouyette, Historien de l'art et Chargé de mission au musée du Louvre

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Fabrizio Saracino

Prix Net TTC  2 500 EUR
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