TRÉSOR DE L'ÉPOPÉE NAPOLÉONIENNE - SABRE DE BATAILLE DE GRAND AMIRAL DE L'EMPIRE

C’est un fragment d’histoire rare et précieux qui sera présenté aux enchères à Drouot le 30 mai prochain. Dans le cadre de la deuxième édition de la vente Tentation, la maison Giquello proposera un sabre de bataille vraisemblablement commandé par Napoléon pour Joachim Murat, maréchal et unique Grand Amiral de l’Empire. Réalisé par le célèbre armurier français Nicolas-Noël Boutet, mythique « Directeur-artiste » de la manufacture d’armes de Versailles, ce sabre en acier et or, arborant des motifs sculpturaux complexes, est un véritable trésor de l’épopée napoléonienne

Une pièce d'exception, témoin d'une époque glorieuse

Témoins précieux des fastes de l’Empire, les sabres de Versailles avec garnitures en or sont d'une rareté extrême en raison de leur production limitée, et peu d'entre eux nous sont parvenus. Celui-ci se distingue de plus par une monture spécifique, dont on ne connaît qu’un seul autre exemple : celui d’un sabre offert au prince Eugène de Beauharnais, désormais conservé au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Cela en fait une pièce d’autant plus prisée par tout passionné d’histoire.

Si les armes d’honneur ne portent généralement pas de dédicace nominative, ce luxueux sabre ne pouvait qu’être destiné à Murat, beau-frère de l’Empereur, puisqu’il associe dans son iconographie des symboles maritimes tels que le dauphin ou le trident de Neptune. Murat s’était distingué sur le champ de bataille et avait été nommé prince français et Grand Amiral de l'Empire le 1er février 1805. En lui offrant ce sabre, Napoléon souhaitait sans aucun doute l’honorer dans ses nouvelles fonctions et récompenser sa bravoure.

Après la défaite de Waterloo en 1815, Paris fut occupé par les troupes coalisées. Tout le matériel de la manufacture d’armes de Versailles ainsi que toutes les armes fabriquées furent transportés en Prusse. Il est donc fort probable que le sabre du Grand Amiral de l’Empire ait fait partie du butin pris par les Prussiens lors du considérable pillage de Paris, expliquant ainsi sa réapparition en Allemagne, près de Kassel. Après des décennies à l’étranger, ce trésor historique fait donc enfin son retour en France.