LYNDA TROUVÉ - Succès du 12e chapitre de la vente Indochine

mardi 22 mars 2022

La 12e vente de la maison Lynda Trouvé dédiée à l'Indochine a été marquée par plusieurs belles enchères, ce mardi 22 mars. Victor Tardieu, Alix Aymé, Vu Cao Dam et tant d'autres ont fait vibrer les enchères.

Avec 180 740 €*, Victor TARDIEU (1870-1937) s'est largement fait remarquer lors de la vente d'une huile sur toile datée vers 1902-04, représentant Les dockers à Gênes. Formé dès 1887 à l’École des Beaux-arts de Lyon, Victor Tardieu intègre l’Académie Julian à Paris, puis l’École des Beaux-arts de Paris à l’initiative de Léon Bonnat, dont il devient élève et protégé. Dans un second temps, il entre dans l’atelier d’Albert Maignan. En 1902, il expose au Salon de la Société des artistes français une imposante huile sur toile intitulée Travail, remportant ainsi le premier prix national et une bourse d’étude. Cette récompense lui permet d’effectuer jusqu’en 1904 un voyage en Europe à l’occasion duquel il peint les ports de Londres, de Liverpool et de Gênes. Les dockers à Gênes, et son étude préparatoire, illustrent particulièrement ce cycle créatif traitant de la vie des ouvriers et des manœuvres. Le labeur dans les grandes villes européennes y est capté dans toute sa vérité et sa puissance réaliste. On reconnaît bien évidemment tout ce que l’artiste doit à une solide formation classique et son admiration particulière pour Michel-Ange. Le tableau Les dockers à Gênes préfigure le traitement monumental des grandes figures occidentales et orientales de la fresque La Métropole réalisée pour le grand amphithéâtre de l’université d’Hanoï. En 1925, Tardieu fonde l'École des Beaux-Arts d'Hanoï.
 
 
Un an après, Vu Cao Dam (1908-2000) entre à l'École des Beaux-Arts d'Hanoï. Il suit ainsi pendant cinq ans des cours de dessin, de peinture et de sculpture, développant un goût prononcé pour le modelage de bustes, comme en témoigne la Jeune femme assise, en terre cuite patinée qui a changé de mains pour 118 864 €*. Diplômé en 1931, Vu Cao Dam reçoit une bourse d’étude et se rend en France. À l’invitation de Victor Tardieu, il participe la même année à l’Exposition coloniale internationale de Paris au Pavillon d’Angkor Vat. Sa renommée lui permet de portraiturer notamment le Ministre des colonies et ancien Gouverneur général de l’Indochine Albert Sarraut, ou encore S.M l’empereur Bao Dai. Sa rencontre avec Henri Matisse agit comme une véritable révélation picturale. Magnifiée en portrait ou en scène de genre, la figure humaine est traitée sous forme de silhouette gracile et raffinée dans des attitudes où prime la délicatesse.
 
 
Professeur à l’École des beaux-arts de l’Indochine, Alix AYMÉ (1894-1989) née Alix Hava à Marseille, s’installe à Paris pour devenir l’élève, puis la collaboratrice, de Maurice Denis (1870-1943). Ensemble, ils réalisent les décors du Théâtre des Champs Elysées. Mariée au professeur de lettres Paul de Fautereau en 1920, elle effectue un premier séjour en Indochine. Durant cette période, elle enseigne le dessin au lycée du protectorat de Hanoï. En 1931, Alix épouse en secondes noces le colonel Georges Aymé, chargé du commandement des forces armées en Indochine. C’est dans ce contexte qu’elle devient proche de la famille du roi du Laos : Sisavang Vong, pour lequel elle crée de grandes fresques au Palais royal de Luang Prabang. De 1934 à 1939, elle est nommée professeur à l’École des beaux-arts de l’Indochine où elle contribue activement à relancer l’art de la laque aux côtés de Joseph Inguimberty. Le Portrait d'une jeune vietnamienne que l'artiste a peint sur soie a été emporté 96 900 €*.
 
     
 
Soulignant davantage la cote des artistes issus de l'École des Beaux-Arts de l'Indochine, une huile sur toile anonyme, ou tout du moins par un élève de Joseph Inguimberty, vers 1930, estimée entre 6 000 et 8 000 € s'est envolée 120 156 €*.

Enfin, une partie de la vente rendait hommage à la technique de la laque au vietnam. Un très beau panneau en bois laqué à décor polychrome d'un cavalier dans un paysage du Tonkin, par Dinh MINH (1923-2004), élève de l'École des Beaux-Arts de l'Indochine de 1942 à 1945, a été acquis 32 300 €, six fois plus que son estimation initiale. Un autre panneau en bois laqué polychrome et or, de Tran PHUC DUYEN (1923-1993), estimé entre 8 000 et 12 000 € a atteint 47 804 €*.
 
     
 

* montants frais inclus

Partager sur
Lynda Trouvé

Art d'asie

Vente : mardi 22 mars 2022
Salle 1 - Hôtel Drouot - 9, rue Drouot 75009 Paris, France
Maison de vente
Lynda Trouvé
Tél. 01.88.32.09.56