. - . Lot composé d'une boîte avec trousseau touareg et sceptre Ehel. Peuple touareg de langue amazighe. Afrique de l'Ouest, région du Sahel, Mauritanie, fin XIXe siècle - début XXe siècle. . . Cm 136. Ehel, signe cérémoniel pour le rideau. Bois sculpté, inserts métalliques (bronze, cuivre, argent). Bien qu'il s'agisse d'un objet fonctionnel, l'ehel présenté ici se distingue d'autres exemples conservés dans les collections de musées internationaux par le raffinement exquis de la sculpture, rendue par un motif géométrique abstrait au rythme modulaire cadencé. L'objet, fonctionnel par nature mais aussi marqueur de statut, se compose de deux parties : la tige, qui était insérée dans le sable pour soutenir et délimiter l'espace de la chambre nuptiale, et la partie supérieure richement décorée, qui servait de support à des panneaux de cuir raffinés et/ou à des nattes décoratives offertes aux mariés, ou pour contenir les sacs de voyage du couple. Le treillis géométrique a été embelli par l'application de fines lamelles décoratives d'argent, de cuivre et de laiton, fixées par des clous, eux-mêmes gravés de motifs géométriques d'origine berbère, que l'on retrouve également dans les bijoux utilisés par les femmes. La présence de matériaux précieux est révélatrice de la double fonction de l'objet : lorsque la tente était démontée pendant le voyage, le chef touareg du groupe se distinguait par l'utilisation de l'ehel qui, d'objet cérémoniel, devenait insigne de pouvoir, doublant ainsi sa signification. De plus, la patine sombre observée à la surface de l'objet suggère une utilisation prolongée dans le temps, ce qui le situe probablement entre la fin du 19e et le début du 20e siècle. Boîte à bijoux. Bois sculpté, inserts métalliques (bronze, cuivre, argent, laiton), pigments. Magnifique boîte à bijoux rectangulaire en ébène, ornée à l'extérieur de délicates plaques de métal en laiton blanc et argenté, en cuivre rouge et en cuivre jaune, dont deux servent également de charnières pour l'ouverture de l'objet. Alors que le périmètre extérieur du coffret présente une décoration métallique simple ponctuée de petites sphères qui se poursuit sur les petits côtés et le dos, le devant et le dessus sont remplis de combinaisons de motifs géométriques complexes qui présentent des gravures raffinées. L'esthétique touareg privilégie les triangles, les rectangles et les carrés, car ils sont empreints de symbolisme. Les formes triangulaires, par exemple, sont utilisées et portées pour se protéger des mauvais esprits. En outre, l'argent est également considéré comme une valeur bénéfique, capable d'attirer les bakara, ou bénédictions, le bonheur et la chance. Le coffret, fabriqué entièrement à la main par un ou plusieurs artistes touaregs, était utilisé par la nouvelle mariée pour conserver à l'intérieur sa dot, constituée de bijoux précieux et de talismans hérités de sa mère et offerts par son mari après le mariage. En général, la quantité et le type de bijoux utilisés délimitent le statut social de la femme, indiquant si elle était célibataire, mariée ou veuve. La rareté de l'objet se retrouve à l'intérieur, car le bois est doublé de cuir et richement peint avec des pigments naturels recréant des symboles de protection et de bon augure pour la mariée. Parmi les talismans, on peut voir une main de Fatima, symbole de protection, de chance et de joie. L'étui comporte un cadenas avec une clé d'origine entièrement fonctionnelle, décorée en métal finement travaillé. Telek, poignard de poignet. Bois, inserts métalliques, cuir, pigments. A l'occasion des fêtes locales et des mariages où sont organisés des concours de chameaux, les hommes touaregs avaient l'habitude d'orner leur robe d'un telek, poignard à lame courte, et d'une épée (takoba). L'exquis telek en question, avec son étui d'origine en bois, métal et cuir teint en vert, a une lame pointue forgée en fer, et une poignée en bois et métal travaillée avec de délicates gravures géométriques rappelant le riche symbolisme touareg. Le télék était inséré à l'intérieur de l'avant-bras et fixé à la robe au moyen de lanières de cuir nouées aux deux anneaux fixés sur les côtés de l'étui. Généralement, la poignée du telek était positionnée vers le poignet pour faciliter son retrait. Flasque. Noix de coco, liège, corde, inserts métalliques (bronze, cuivre, argent). Rare exemple de noix de coco séchée réutilisée par les hommes touaregs comme gourde pour transporter des liquides, probablement de l'eau, de l'eau distillée ou des substances alcoolisées. L'originalité de l'objet réside dans son couvercle en métal avec des inserts en bronze et en argent en forme de losange, gravés de motifs géométriques privilégiés par le goût esthétique des artistes touaregs. La gourde est munie d'un bouchon de liège amovible, décoré en bronze et en cuivre. L'
Estim. 3 500 - 5 500 EUR
