ROERICH, NICHOLAS (1874-1947)

Holy Mountains, signée du monogramme de l'artiste, numérotée et datée "33.1933" au verso. Tempera et crayon sur papier, sur carton, 25,3 x 36,3 cm. Provenance : Au domaine de Roerich à Nagar, Kullu, Inde. Musée Roerich, New York, 1934-1935. Collection de Mme Katherine Campbell (1898-1996), de 1935 à environ 1960 ( ?). Collection privée, Royaume-Uni. Holy Mountains a été créée en 1933, pendant l'une des périodes les plus prolifiques de l'œuvre de l'artiste. Le présent lot porte au verso l'inscription "33.1933" de Nicholas Roerich : "33", ce qui, selon les archives du Musée Roerich de New York, correspond à l'entrée de la liste des peintures de l'artiste pour l'année 1933. L'inscription dit : "Св. Горы. /листы альбома/" (en russe, où "Св." est une abréviation de "Святые") et se traduit par "Montagnes sacrées /feuilles d'album/". Elle fait partie de la série "Holy Mountain", qui comprend 15 peintures, toutes réalisées en 1933. Douze d'entre elles sont des œuvres sur toile, d'environ 18 par 31 pouces (45,5 par 79 cm), tandis que trois, dont cette œuvre, sont des "feuilles d'album" de la même taille et sur papier. Quatre des peintures de cette série se trouvent dans la collection du Nicholas Roerich Museum à New York, une au Musée russe de Saint-Pétersbourg, une au Musée d'État d'art oriental à Moscou et une au Musée d'Allahabad, en Inde. Après s'être installé avec sa famille à Naggar, dans la vallée de Kullu, en 1929, Roerich passera le reste de sa vie en Inde. Ce "pays, dont les contours varient avec chaque changement de lumière ... cet océan de nuages éternellement turbulent et agité et ces variétés de brumes indescriptibles" ont inspiré à Roerich quelques-unes de ses œuvres les plus exceptionnelles. "Montagnes sacrées" est un superbe exemple de la production artistique du début des années 1930, qui se distingue par une composition magistralement équilibrée et détaillée. Roerich y représente deux pèlerins traversant un paysage montagneux et enneigé, leur destination semblant être le monastère situé au sommet d'une montagne au loin et les montagnes elles-mêmes. "Devant nous se trouve la route de Kailas. C'est là que se dresse l'une des quinze merveilles décrites dans les livres tibétains : Le Mont de la Cloche ! Le long de crêtes abruptes, on grimpe jusqu'à son sommet. Il se dresse plus haut que les derniers genévriers, plus haut que les dernières chaînes de montagnes jaunes et blanches", écrit Roerich dans Himalaya - Adobe of Light. Le majestueux mont Kailas, au Tibet, est considéré comme l'un des plus sacrés. "Dans les grottes sacrées de Kailas se trouve le seuil du miracle", écrit Roerich à propos de ce lieu. Appelé l'escalier du ciel, il est la demeure de Shiva pour les hindous, le nombril de l'univers pour les bouddhistes, la demeure de la déesse Sipaimen pour les Bon et, pour les Jain, le site où le premier chef a reçu l'illumination. Des milliers de pèlerins se rendent chaque année sur ce lieu saint pour le vénérer. Ils parcourent la pénible randonnée du Kailash Kora autour de la montagne et visitent cinq monastères sur le chemin. La composition du présent lot évoque, avec quelques variations, celle de "Stronghold of the Spirit" (1932), ou "Path to Kailas", comme cette œuvre a été intitulée à tort dans l'ouvrage de J. Decter, Ph.D. "Messenger of Beauty. The Life and Visionary Art of Nicholas Roerich", Rochester, Vermont, Park Street Press, 1997, p. 159, illustré. Selon Gvido Trepša, directeur du Nicholas Roerich Museum, New York, le tableau a été envoyé au premier musée Roerich de New York le 16 décembre 1933. En 1935, il a fait partie d'un groupe de peintures données à Mme Katherine Campbell en garantie de ses prêts d'argent au musée Roerich. L'œuvre est restée en possession de Mme Campbell jusqu'en 1960 environ, date à laquelle elle l'a vraisemblablement offerte à l'une de ses amies. Nous remercions Gvido Trepša, directeur du Nicholas Roerich Museum, New York, pour son aide dans le catalogage de cette œuvre. Inscription de la main de l'artiste au verso du présent lot Forteresse de l'esprit, 1932. Musée Nicholas Roerich, New York