Bronzes

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CHINE DYNASTIE MING, XVIe SIÈCLE - = Rare statue de Shakyamuni en bronze doré Le bouddha assis en vajrasana sur une double base lotiforme aux imposants pétales, les mains en dhyanamudra, vêtu d'une robe monastique couvrant les deux épaules aux bords finement ciselés de rinceaux floraux, le torse nu avec un motif de svastika. La chevelure implantée en couronne autour de la tête et formée de délicates boucles. Le visage animé par une moustache et petite barbe aux fines bouclettes. La base non scellée. H. 20 cm NOTE Cette exceptionnelle statue en bronze doré repré­sentant le Bouddha Shakyamuni en méditation, datant du XVIe siècle, présente une iconographie rare et singulière aux confluences des traditions artistiques Yuan et Ming. Elle mêle l'héritage iconographique et technique de la dynastie Yuan (1279 - 1368) aux innovations stylistiques de la dynastie Ming (1368 - 1644). Une pièce extrêmement proche, de même dimen­sion et probablement issue du même atelier, est conservée dans les collections de la Chang Foundation et illustrée dans « Buddhist Images in Gilt Metal » Taipei, 1993, pl. 5. Il s'agit également d'une représentation de Shakyamuni, mais le Bouddha y est représenté en bhumiparshamudra (« prise de la Terre à témoin »). La période Yuan est le théâtre d'importants chan­gements artistiques et culturels, rompant totale­ment avec la tradition lettrée de la dynastie Song. Dans le domaine de la statuaire bouddhique, l'influence himalayenne, et notamment tibétaine, devient omniprésente. En effet, la nouvelle dynas­tie donne sa faveur au bouddhisme vajrayana en accordant le contrôle de l'ensemble des boudd­histes au chef de la lignée des Sakyapa, une des quatre grandes écoles tibétaines. L'emploi du bronze doré se généralise dans la production d'images bouddhiques ainsi que l'emploi de la double base lotiforme. Ce sont ces éléments introduits à l'époque Yuan et d'inspiration tibétaine que l'on retrouve dans la présente pièce, où le Bouddha historique est représenté assis en vajra­sana sur une imposante double base lotiforme dont les pétales présentent une importante styli­sation. Il est également intéressant de noter que notre pièce emprunte quelques caractéristiques physiques aux modèles de la dynastie Yuan, notamment le traitement de la barbe en fines bouclettes et la chevelure composée de mèches aux boucles détendues formant une couronne autour du crâne. Ces caractéristiques sont à mettre en rapport avec la statue en bronze doré de l'arhat Bhadra conservée au Musée National des Arts Asiatiques Guimet (MG 9729) et datée du XIVe siècle. Après moins d'un siècle d'existence, la dynastie Yuan disparaît au profit de la dynastie Ming, d'origine Han. Les premières années de la sta­tuaire bouddhiste Ming sont marquées par une lente évolution stylistique et la poursuite des modèles himalayens. Le XVIe siècle marque une réelle rupture artistique avec l'apparition de styles et d'iconographies qui perdureront jusqu'à l'avènement des Qing en 1644 et le retour du bouddhisme tibétain sur le devant de la scène. Ces choix stylistiques s'inscrivent dans une volonté dynastique d'un retour à un classicisme chinois, à la fois politique et culturel, poursuivant les modèles initiés notamment sous la dynastie Song. Ainsi, d'un point de vue iconographique, on constate notamment un changement dans le vêtement, qui s'éloigne de la simple robe monastique couvrant une épaule, iconographie issue des modèles lamaïstes. Le Bouddha revêt désormais une robe (uttara­sanga), un manteau couvrant les deux épaules (sanghati), et une jupe nouée haut sur le torse (antaravasaka). De même, le fin décor de rin­ceaux incisés sur le bord du vêtement et la marque auspicieuse sur le torse (svastika) sont des caractéristiques iconographiques récurrentes e la seconde moitié de la dynastie Ming. Enfin, on soulignera la richesse de la dorure et l'excel­lente qualité de la fonte, typique du milieu de la dynastie Ming, où le soin accordé aux détails et au modelé donne une réelle présence à la figure du Bouddha CONDITION Base non scellée, usures à la dorure, usures d’usage, petit manque à l’une des mèches à l’arrière de la tête, quelques petites oxydations

Estim. 25 000 - 35 000 EUR

École française du XVIIIe siècle d'après Michel ANGUIER (1612-1686) - Amphitrite tranquille Bronze à patine brune H. 43 cm sur un socle en bois noirci et bronze doré H. 7 cm Œuvres en rapport : Pour la grande version : - Michel Anguier, Amphitrite tranquille, bronze, H : 53 cm, Paris, musée du Louvre, département des objets d'art, inv.OA.11897 ; Pour la petite version : -Michel Anguier, Amphitrite tranquille, bronze, H : 37 cm, Dresde, Grünes Gewölbe, inv.IX.62. Littérature en rapport : - Geneviève Bresc-Bautier, Guilhem Scherf, Bronzes français, de la renaissance au siècle des lumières, Paris, Musée du Louvre édition et Somogy, édition d'art, 2008, modèle répertorié sous le n°55, pp. 206-207. Si Michel Anguier est l'un des dépositaires du grand style de la sculpture versaillaise insufflé par François Girardon (1628-1715), il est aussi sans doute à l'origine de la diffusion et de l'engouement pour les statuettes indépendantes jetées en bronze, typologie d'œuvres qu'il a eu l'occasion d'admirer en Italie comme le célèbre ensemble du Studiolo des Médicis à Florence. Cet art du petit bronze pour amateur, réservé jusqu'alors aux décors d'églises, se développe en partie grâce au succès critique et commercial du fameux Cycle des dieux et des déesses, conçu par Anguier peu de temps après son retour de Rome. Le 6 mai 1690, à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture, Guillet de Saint Georges rapporte à propos de ce cycle : «M. Anguier fut occupé en 1652 aux modèles de six figures, chacune de 18 pouces (48,8 cm se rapportant à la figure seule) qui ont été jetés en bronze et qui représentent un Jupiter foudroyant, une Junon jalouse, un Neptune agité, une Amphitrite tranquille, un Pluton mélancolique, un Mars qui quitte les armes et une Cérès éplorée ( ... )». (Mémoires inédites, 1855 p. 438). Amphitrite tient dans son bras une écrevisse qui, selon Piganiol de de la Force, «marque l'autorité qu'elle avait sur [l'océan]». Sa tranquillité souriante, presque amusée devant les évolutions du crustacé sur son bras et son expression sereine expliquent vraisemblablement la faveur dont a joui ce modèle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Fait inhabituel, la version en bronze a donné lieu à un agrandissement, et a servi de modèle en 1680 pour une statue en marbre réalisée par Nicolas Massé pour les jardins de Versailles (inv. MR1753, déposée au Louvre). L'attitude et le geste de la compagne de Neptune montrent la parfaite connaissance de Michel Anguier de la Flore Farnèse dont il possédait un moulage. Le visage plein et arrondi au front court, ainsi que la complexité de la coiffure ceinte par trois rubans, rappellent la formation d'Anguier auprès de Simon Guillain et évoquent la Renaissance française.

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

Henri Bouchard (1875-1960) Jeune fille vêtue et gazelle Modèle créé en 1912 Bronze à patine verte Signé " H. Bouchard " Porte le cachet du fondeur " CIRE PERDUE BISCEGLIA " H. 62 x L. 62 x P. 18 cm Si l’on connait principalement l’œuvre réaliste influencé par Jean-François Millet, Constantin Meunier et Aimé-Jules Dalou, les sujets animaliers ont également une place importante dans l’œuvre d’Henri Bouchard. Seul ou accompagnés, comme ici avec une jeune fille en tunique, le thème de l’animal est abordé par Bouchard principalement entre 1909 et 1912. Il réalise ses sculptures de mémoire après avoir observé et étudié au Jardin des Plantes, à la campagne ou aux concours agricoles et hippiques. Henri Bouchard emploie cette composition pour d’autres groupes tels que Fillette et faon (Roubaix, La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Diligent, inv. 2014-54-3) ou encore une version de Jeune fille nue et gazelle réalisée en 1909. Oeuvres en rapport : • Henri Bouchard, Jeune fille vêtue et gazelle, 1912, bronze, fonte à la cire perdue Bisceglia, signé " Bouchardx ", H. 62 x L. 62 x P. 18 cm, Roubaix, La Piscine, musée d’art et d’industrie André Diligent, inv. 2014-54-4. • Henri Bouchard, Femme à la gazelle, 1912, bronze, signé " H. Bouchard ", fonte Siot, H. 62 x L. 62 x P. 17 cm, Roubaix, La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Diligent, inv. 2007-51-2. • Henri Bouchard, Jeune fille et gazelle (nue), 1909 bronze, fonte à la cire perdue Bisceglia, signé " H Bouchard ", Roubaix, La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Diligent, inv. 2014-54-5. Littérature en rapport: Antoinette Le Normand-Romain, Bouchard, l’atelier du sculpteur : à la découverte du musée Bouchard, Paris, Association des amis d’Henri Bouchard, 1995, p. 76.

Estim. 15 000 - 20 000 EUR